Se réjouir… pour la vie
J’ai offert à un sans-abri cinq minutes de mon temps, un sourire, et l’occasion de gagner un peu d’argent. En retour, il m’a offert une leçon précieuse.
Franchement, en premier, j’ai voulu l’éviter. Je l’ai vu avancer vers moi tandis que je poussais mon chariot d’épicerie dans le parking. Il portait des shorts en jean, un t-shirt troué et de vieux baskets. Ses cheveux ondulés, attachés en queue de cheval, lui descendaient jusqu’à mi-dos.
« Puis-je laver vos glaces d’auto pour un peu d’argent, madame? »
J’ai hésité le temps de vérifier si j’avais un peu de monnaie, pour finalement dire : « Vas-y. »
« Quoi? Vraiment? » m’a-t-il répondu, son grand sourire révélant le fait que quelques dents lui manquaient. Il a secoué un peu la tête en disant : « Vous m’avez surpris, madame. »
Je me suis demandé combien de personnes lui avaient répondu : « Non. »
Lorsque j’ai repris la route quelques minutes plus tard, les fenêtres d’auto brillaient de propreté. Dans mon rétroviseur, je l’ai vu me saluer de la main en souriant.
De retour à mon appartement, j’ai rangé l’épicerie en réfléchissant à l’attitude de cet homme. « Est-ce que je démontre une telle gratitude envers Dieu pour tous ses dons bons et parfaits? Si je ne le remercie pas quand tout va bien, comment vais-je pouvoir le faire quand les choses vont mal? »
La puissance surnaturelle manifestée par Paul
L’apôtre Paul a rendu grâces non seulement lorsqu’il se trouvait entouré de bons amis, mais aussi lorsqu’il se trouvait dans une cellule de prison ou naufragé sur une île. Dans Philippiens 4.4, il encourage ses lecteurs à faire de même. « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur. Je le répète, réjouissez-vous! »
Paul semble manifester un contentement surnaturel, n’est-ce pas? Rien à manger? Pas de problème! La prison, le fouet, le naufrage? Louons le Seigneur!
Mais qu’en est-il pour nous, simples humains que nous sommes? Pour ceux qui ont vu mourir un être aimé, qui ont connu la souffrance du rejet, le commandement « Réjouissez-vous! » semble presque impossible à obéir.
J’ai de bonnes nouvelles pour nous. Paul ne nous abandonne pas à notre mécontentement. Il partage son secret un peu plus loin dans le chapitre, au verset 13 : « Je puis tout par celui qui me fortifie. » Paul est persuadé que le chrétien qui puise en Jésus-Christ sa force peut faire même ce qui semble quasi impossible.
La marche à suivre
Paul offre à ses lecteurs la marche à suivre. « Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses, faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. » (Philippiens 4.6)
Premier conseil : Ne pas s’inquiéter
Dans l’Évangile selon Luc, Jésus dit ceci : « D’ailleurs, qui de vous peut, à force d’inquiétudes, prolonger son existence, ne serait-ce que de quelques instants? Si donc vous n’avez aucun pouvoir sur ces petites choses, pourquoi vous inquiétez-vous au sujet des autres? » (Luc 12.25-26) Dans ce monde fou dans lequel nous vivons, nous cherchons à tout prix à nous préserver du malheur. Lorsque nous achetons une voiture, nous en vérifions l’évaluation de la sécurité. Lorsque nous achetons une maison, nous vérifions le taux de criminalité du quartier. Lorsque nous achetons une douzaine d’œufs, nous vérifions qu’aucune coquille n’est cassée.
Et cela, tout en sachant qu’un jour ou l’autre, le malheur nous atteindra. Alors, que faisons-nous? Nous achetons des assurances : assurance auto, assurance-maladie, assurance-vie, assurance maison, assurance contre le feu, le vent et l’eau. Il arrive un point où nous avons fait tout notre possible. Nous devrions alors nous reposer un peu et confier tout cela à Dieu, mais nous choisissons plutôt de nous inquiéter.
L’inquiétude est un état normal chez moi. Si cela est le cas pour vous aussi, ne vous en faites pas. Lorsque nous sentons l’inquiétude monter en nous, nous pouvons nous rappeler l’accès direct que nous avons auprès du Dieu de la création, grâce à Jésus-Christ, et venir auprès de lui dans la prière. L’inquiétude devient alors un simple rappel que nous pouvons soumettre nos besoins à Dieu et lui rendre grâces.
Deuxième conseil : Rendre grâces
Lorsque j’ai pris un cours de dactylographie, mes doigts ne faisaient pas preuve d’agilité : je faisais beaucoup d’erreurs, et je tapais lentement. Mais aujourd’hui, lorsque j’utilise un clavier, mes doigts semblent bouger tout seuls, sans directives conscientes de ma part. Les muscles de ma main semblent agir automatiquement. C’est ainsi que travaille notre cerveau. Une fois que nous avons adopté une certaine habitude, cela devient presque automatique de la pratiquer. C’est pour cela que Paul invite ses lecteurs à nourrir leurs pensées « de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d’amour ou d’approbation, de tout ce qui mérite respect et louange. »(Philippiens 4.8) Plus nous remplissons nos pensées de toutes les bonnes choses que Dieu nous donne, plus nous désirons le louer et le remercier.
Commençons en remerciant Dieu pour les petites choses, les choses que nous tenons pour acquis. À notre réveil, remercions Dieu pour notre lit si confortable. En faisant notre toilette, remercions-le pour l’eau courante et la douche chaude. Nous pouvons le remercier pour un cellier comble et pour l’électricité qui garde au frais la nourriture dans le réfrigérateur. Lorsque nous imaginons la vie sans ces petits conforts, nous constatons alors toute leur importance. Regardez attentivement autour de vous. Vous pouvez remercier Dieu pour quoi?
L’exemple de Paul
En 1 Thessaloniciens, Paul instruit ainsi ses lecteurs : « Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus Christ. » (1 Thessaloniciens 5.16–18). Combien de fois avons-nous cherché la volonté de Dieu ou scruté les Écritures à la recherche de réponses? Dans ce verset, Paul le dit clairement : Dieu veut que nous rendions grâces continuellement. En adoptant l’habitude de rendre grâces, nous pourrons le faire même lorsque ça va mal.
Dieu ne promet pas à ses fidèles des vies sans souffrance. Lorsque Paul a plaidé avec Dieu de lui enlever une écharde dans la chair, Dieu a répondu ainsi : « Ma grâce te suffit, car ma puissance se manifeste dans la faiblesse. » (2 Corinthiens 12.9). Dieu n’a pas guéri Paul de son mal; il lui a plutôt donné la force de le supporter en le louant.
Peut-être avez-vous, tout comme Paul, vécu une souffrance que peu de gens connaissent. Mais la vérité de Dieu demeure vraie même dans la pire des circonstances. Il nous commande de rendre grâces en toutes choses parce que la louange en temps de crise nous aide à surmonter notre souffrance.
Noemia Cessito œuvre avec Children’s Relief International pour servir les plus pauvres des pauvres en Mozambique. En parlant des victimes du SIDA envers lesquelles elle exerce son ministère, elle dit : « Ici en Afrique, les filles deviennent des femmes très tôt. Beaucoup deviennent mères à 13 ou 14 ans. De vrais bébés viennent remplacer les poupées. Lorsque ces femmes ont l’occasion de jouer, elles redeviennent rapidement des enfants. Elles courent comme si c’était la première fois de leur vie qu’elles couraient. Elles rient aux éclats, jusqu’à fendre le ventre. En ces moments de répit, elles s’abandonnent à la joie et oublient le SIDA. »
Les actions de grâce ne servent pas de panacée à notre mal. Mais tout comme ces femmes ont accueilli l’occasion de se réjouir malgré leur situation grave, nous pouvons nous trouver consolés en remerciant Dieu sincèrement. Lorsque nous constatons que Dieu est là, au sein de notre souffrance, et qu’il nous entoure de ses bienfaits, cela vient tout tranquillement nous guérir. C’est ainsi que nous apprenons à l’adorer. Cette adoration transforme notre souffrance en joie et notre deuil en allégresse.
Après ma rencontre avec ce sans-abri, j’ai rangé mes fraises, mon yogourt, mon pain, mon lait, et surtout ma glace au chocolat en remerciant Dieu pour sa provision et pour le cadeau que cet homme m’avait offert. La gratitude abondante qu’il a démontrée pour le peu d’argent que je lui ai donné m’a rendue consciente du peu de gratitude que je manifeste envers Dieu pour sa provision abondante. Alors que je remplissais mon frigo, la reconnaissance est venue remplir mon cœur, et j’ai constaté que le commandement de rendre grâces à Dieu est un don en lui-même.
D’où vient la puissance de vivre une vie surnaturelle? À lire: La marche quotidienne dans le Saint-Esprit