Dans ma lassitude
Je me sens lasse dernièrement. Ce n’est pas une fatigue physique. En fait, depuis que j’ai adopté un régime alimentaire hypotoxique et que j’ai commencé à faire de l’exercice régulièrement, ma santé physique va en s’améliorant.
Non, ce n’est pas mon corps qui souffre… Ce sont mon âme et mon esprit qui sont las…
Cela m’arrive parfois, lorsque je vis trop d’émotions fortes en trop peu de temps… Et ces dernières semaines, j’ai vécu beaucoup d’émotions fortes.
Chaque fois qu’une telle lassitude m’envahit, j’ai envie de m’éloigner de Dieu et des autres pour me réfugier dans une solitude égoïste. C’est comme si mon cœur endolori me crie : « C’est assez! C’est assez! Je ne veux plus rien ressentir! » Mais au fil des ans, j’ai constaté que chercher à faire taire mes sentiments ne règle rien. Cela ne fait que prolonger cette période de lassitude.
En fait, j’ai découvert que la meilleure façon de reprendre des forces est de faire tout le contraire de ce que mon cœur me dit de faire, pour plutôt suivre l’exemple laissé par Jésus à Gethsémané.
La première chose qui me surprend au sujet de cette histoire est que Jésus, le Fils de Dieu, l’homme parfait, a ressenti une tristesse et une angoisse si profonde qu’il a dit : « Mon âme est triste à en mourir. » Quel soulagement de savoir que de telles émotions ne sont pas péché, puisque Jésus, qui est sans péché, les a vécues! Je ne saurais vous dire à quel point cela me fait du bien d’avouer ma lassitude à Dieu sans crainte ni honte!
La deuxième chose qui me surprend dans ce récit, c’est l’honnêteté de Jésus. Il a déclaré clairement à ses amis tout ce qu’il ressentait, et leur a demandé de l’accompagner en priant avec lui. Cela m’apprend à ne pas cacher mon état des autres, mais à plutôt aller vers eux pour leur demander de m’accompagner dans la prière.
Mais il y a plus encore…
Dans le Nouveau Testament, j’ai lu cette description de l’agonie de Jésus à Gethsémané :
« Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Ainsi, bien qu’étant Fils, il a appris l’obéissance par ce qu’il a souffert. » (Hébreux 5.7-8)
Jésus s’est pleinement exprimé à son Père, avec des cris, des larmes, des prières et des supplications, et il a continué à le faire jusqu’à ce qu’il puisse se relever calme, confiant et prêt à accomplir sans hésitation la volonté de son Père. Lorsque je me sens lasse, j’ai besoin d’en faire autant : de tout exprimer à Dieu, sans réserve, et de continuer à m’entretenir avec lui jusqu’à ce que je puisse de nouveau m’abandonner pleinement à sa volonté. Au fil des ans, j’ai découvert que cela est beaucoup plus facile si :
- Je prends le temps de contempler sa beauté, sa bonté, sa puissance et son amour, en relisant la Bible. Parfois, je vais passer une journée entière à faire cela avant que mon cœur commence à répondre à sa beauté et son amour.
- Je me rappelle qu’il ne me demande pas de vivre par mes propres forces, mais à puiser ma force en lui, par la foi. Je revois en mémoire tout ce qu’il a fait en moi et par moi depuis que je le suis.
- Je me rappelle que toute souffrance qu’il permet sert à des fins éternelles et qu’il est toujours là pour me fortifier et me consoler.
Mais, pour prendre ce temps avec Dieu, j’ai besoin de mettre de côté certaines distractions… Car rien n’est plus difficile que de nous approcher de Dieu lorsque notre cœur est las. Les disciples n’ont-ils pas choisi de dormir plutôt que de prier?
C’est une des raisons que les chrétiens célèbrent le carême. Cette période de transition entre l’hiver et le printemps peut servir à nous restaurer et nous revitaliser, si nous saisissons l’occasion de mettre de côté certaines activités pour nous rapprocher de Dieu et nous abandonner pleinement à lui par la foi.
L’hiver, tout autour de nous semble mort, froid, gelé… un peu comme mon cœur las. Mais tout comme cette terre gelée se trouve renouvelée au printemps sous la chaleur vivifiante du soleil, mon esprit et mon âme se trouvent revitalisés lorsque je m’approche de Jésus, la Lumière du monde, pour le contempler, l’adorer, le remercier et me confier pleinement à lui de nouveau.
Pour moi, c’est ce que le carême m’offre cette année, comme tant d’années passées : l’occasion de mettre de côté certaines distractions pour m’alimenter encore plus à la source d’eau vive, à la Lumière qui est aussi la Vie.
Car je suis chargée, et fatiguée, et Jésus m’invite à venir à lui lorsque je me sens ainsi…
Merci, très encouragent.