On estime que dans le monde, une fille sur cinq et un garçon sur 10 a subi des agressions sexuelles pendant l’enfance. Mais il est difficile de connaître les vraies statistiques parce que la majorité des enfants parlent de ces agressions seulement après avoir atteint l’âge adulte, ou n’en parlent pas du tout. Beaucoup des femmes qui se présentent à mon cabinet dans l’espoir de guérir des effets de ces agressions me disent qu’elles n’en ont jamais parlé, ou que, pire encore, elles en ont parlé, mais qu’on les a punies pour avoir exposé un secret de famille.

Il est difficile d’écrire à ce sujet, et il est tout aussi difficile de lire à ce sujet. Le fait qu’un adulte puisse maltraiter un enfant pour assouvir ses pulsions sexuelles est un mal incompréhensible. C’est un acte répréhensible, destructif et dévalorisant. Malheureusement, le nombre des victimes ne fait que croître. Il est possible que tu en fasses parti.

Si tu as été victime d’agression, il se peut que tu décides de ne pas lire plus loin. Il est difficile de revoir ces souvenirs d’agression et de revivre les émotions liées à ces actes. Même si tu n’as aucun souvenir d’une telle agression, il se peut que tu aies la vague impression d’en avoir été victime. Il se peut que tu te questionnes au sujet d’un événement, d’une personne ou d’une situation passée. Peut-être te sens-tu mal à l’aise dans la présence d’une certaine personne sans trop savoir pourquoi. Tu te poses ces questions, sans trop connaître la réponse. Peut-être préfères-tu ne pas connaître la réponse.

Si c’est le cas, c’est tout à fait compréhensible. Tu as survécu jusqu’à aujourd’hui en refoulant tout sentiment lié à ces souvenirs d’une agression. Ou peut-être en as-tu préservé le souvenir, en minimisant son importance, te disant que ce n’était pas si grave que ça. Mais peut-être que dernièrement, le souvenir de cette agression te revient à l’esprit. Tu ne peux plus l’éviter. Tu en rêves et cela influence ta vie de couple ou de famille. Tu as de la difficulté à te fier à ton conjoint et à vivre une vie sexuelle épanouie. Peut-être est-ce le moment de te poser des questions comme celle-ci : « Est-ce à cause de ce que j’ai vécu en tant qu’enfant? »

Il est aussi possible que tu ne veuilles pas lire cet article parce que la honte te chuchote un mensonge terrible : « C’est ta faute. Tu n’as pas dit non. Tu voulais que cela se passe. Tu as permis à cela de continuer. C’est de ta faute. » J’ai conseillé des centaines de femmes victimes d’agression sexuelle. Elles ont presque toutes avoué qu’elles se croyaient responsables de leur victimisation.

Mais c’est tout à fait FAUX. Une agression n’est jamais la faute de la victime. Tu étais enfant. L’enfant n’a aucun désir sexuel si celui-ci n’est pas éveillé contre sa volonté. Tu peux guérir de cela, il y a espoir.

Tu n’as pas à vivre cela seul(e). Tu peux contacter un thérapeute pour t’aider à faire face à cet événement passé. Tu peux aussi nous contacter et un mentor te contactera. C’est un service gratuit et anonyme.




Auteur de cet article: Barbara Wilson

Source de la photo: Aliyah Jamous