L’envie
Le roman, L’envie, de Sophie Fontanel, fait parler les critiques littéraires de ces temps-ci.
Ce court roman explore le cheminement d’une femme, lasse de vivre la sexualité de passage, qui décide de ne plus faire l’amour pendant un temps. Voici comment l’auteure décrit cette décision : « Pendant une longue période, qu’au fond je n’ai à cœur ni de situer dans le temps, ni d’estimer ici en nombre d’années, j’ai vécu dans peut-être la pire insubordination de notre époque, qui est l’absence de vie sexuelle. »
A-t-elle raison? L’absence de vie sexuelle serait-elle la pire insubordination de notre époque?
Avouons que les choses ont bien changé depuis les années 60, où les jeunes ont rejeté les mœurs sexuelles de leurs aïeux pour se tourner vers l’amour « libre ». Autrefois, la société s’attendait à ce que l’on attende le mariage pour devenir actif sexuellement. Aujourd’hui, la société semble exiger qu’on ait des relations sexuelles très tôt dans nos relations. Le célibat? De nos jours? Impensable!
Lorsque le personnage principal de ce roman décide de s’abstenir pour un temps de relations sexuelles, elle découvre très rapidement que notre société ne sait pas accueillir pleinement les personnes qui choisissent de vivre ainsi. Ses amis font pression auprès d’elle pour l’encourager à reprendre la vie en couple… qui aujourd’hui, comprend presque automatiquement l’acte sexuel.
L’auteure soulève d’importantes questions dans ce petit roman :
Pourquoi disons-nous oui aux relations sexuelles de passage? En acceptant de faire l’amour quand on ne veut pas le faire, sommes-nous en train de nier une partie importante de nous-mêmes pour nous conformer aux attentes des autres?
Comment une sexualité de passage vient-elle brimer notre épanouissement personnel?
L’abstinence nous permet-elle de nous découvrir nous-mêmes d’une façon plus profonde? Nous permet-elle d’entrer en relation plus profonde avec les autres? Nous permet-elle de découvrir des facettes de notre être qui étaient jusqu’alors insoupçonnées?
Si ce livre fait tant bavarder, serait-ce parce que pendant trop longtemps, le manque de liberté provoqué par la « libération sexuelle » est resté sous silence?
Sophie dit ceci : « J’ai passé dix ans de ma vie à faire l’amour à côté de mon corps. Je me doutais bien qu’un homme et une femme peuvent se toucher et ne plus savoir où est le sol. Mais je ne le vivais pas de cette manière. Je crois que ce que j’ai fui, c’est le côté réaliste et mécanique du rapport sexuel. »
Qu’en pensez-vous? Le célibat est-il préférable à une sexualité sans amour, sans désir, sans sens?
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