Je n’ai jamais fait partie du club de ceux qui affichent un grand sourire et qui prétendent que tout va bien quand ce n’est pas le cas.

Dans mon cas, ce n’est que des mois après la mort de mon fils Noah que j’ai commencé à ressentir de la colère. J’ai dû retourner au travail et l’injustice écrasante de toute cette situation a commencé à faire surface. J’avais l’habitude de penser que les gens ayant une foi véritable acceptaient tout tranquillement et calmement, mais maintenant je n’en étais pas si sûre.

J’ai lutté avec Dieu pendant plusieurs mois.

Mon mari avait peur de ne plus jamais retrouver sa femme. Si quelqu’un m’avait vu marcher dans les bois derrière la maison, il aurait pu penser que j’étais folle — je grommelais, pleurais, et criais même contre Dieu. J’ai lu des livres de la Bible qui parlent de personnes qui souffrent et j’ai été rassurée de voir que certains des préférés de Dieu étaient parfois en colère contre lui.

Le meilleur conseil que j’ai eu, c’est que punir Dieu par mon silence ne faisait que me punir moi-même. Dieu peut porter mon fardeau, donc pourquoi ne pas lui dire ce que je ressentais?

Comment ai-je pu persévérer dans la foi malgré ma souffrance, vous demandez-vous? Je vais essayer de vous répondre du mieux que je peux. Mon mari est un érudit et il trouve du réconfort dans les débats philosophiques sur la vérité, l’état du monde et la nature de Dieu. Mais ce n'est pas mon cas. Je trouve ma consolation dans la personne et l'œuvre de Dieu.

Je crois de tout mon cœur que Dieu est bon et que le monde ne l’est pas. La Bible est claire qu’en raison de nos choix de rejeter Dieu, nous vivons dans un monde déchu plein de maladies, de catastrophes naturelles, de douleur et de mort. Ce n’est pas le but ultime de Dieu pour l’humanité - il veut que nous vivions avec lui là où il n’y a pas de douleur, pas de tristesse, pas de mort, pas de mal. Afin de rendre cela possible pour chacun de nous, il a fait le plus grand sacrifice — il a envoyé son propre fils pour mourir et payer le prix de nos mauvais choix (il est difficile d’imaginer qu’il nous aime tellement qu’il permettrait que son fils meure volontairement pour nous). Lorsque Jésus est ressuscité des morts trois jours plus tard, il a détruit à jamais la puissance de la mort, et il nous offre la vie éternelle en cadeau, un cadeau que nous pouvons choisir d'accepter ou de refuser. C’est la foi que j’ai depuis longtemps. J’ai confiance en Jésus pour payer mes torts et pour me sauver de la mort.

Surtout depuis la mort de mon fils Noah, cette assurance de la vie éternelle me soulage. Je sais qu’un jour je verrai non seulement Jésus, mais mon fils aussi. Je préférerais qu’il soit avec moi, mais comme il ne l’est pas, je suis si heureuse qu’il soit en sécurité et aimé à tout jamais.

Ma foi en Jésus est fondée sur ma relation vivante avec lui. Comme je l’ai dit, j’ai été en colère contre lui. Je ne serai jamais heureuse que mon fils soit loin de moi (même temporairement). Il me manque terriblement. Il y a un trou dans notre famille et mon cœur en souffre. Mais Dieu connaît ce que je ressens. Il a perdu son fils aussi. Et il m’a montré d’une façon si claire qu’il m’aime plus que je ne peux le comprendre. Ce réconfort n’est pas venu rapidement ou facilement. Peu à peu — par la lecture de la Bible, la prière (même en colère et désespérée), la contemplation de la nature, les amis, la douce voix de son Esprit —, Dieu m'a consolé. Il était là tout le temps; j’ai juste eu à m’ouvrir à lui.

Vivre sans la foi me semble être une existence sans espoir, sans consolation et sans but.

Donc, je tiens bon, même quand je n’en ai pas envie. Je ne peux pas imaginer la vie sans Jésus. S’accrocher à la foi a été une lutte, mais vivre sans Dieu est impensable. La foi n’est pas un sentiment ou une expérience, mais une décision.

Vous avez un choix à faire aussi. Je sais que tous ceux qui ont perdu un enfant ont un parcours très long et difficile devant eux. Le deuil est épuisant, compliqué, et incompréhensible. La colère et la confusion sont normales et saines. Si vous avez perdu un enfant, soyez patient avec vous-même.

Je ne choisirais pas cette voie, difficile et douloureuse, mais cela m’a transformé pour le mieux et a même servi à approfondir ma relation avec Dieu. Je suis éternellement reconnaissante pour cela.


Source de la photo : John Mark Arnold sur Unsplash