Pouf, disparu! Que s’est-il passé?

Auteur: Linda Ranson Jacobs

Un divorce ou une séparation peut laisser un enfant perplexe, surtout si l’enfant pense que cela signifie qu’il va disparaître. Cet article décrit une telle réaction de la part d’un enfant, ainsi que l’aide que sa mère a su lui offrir.

« Maman, qu’est-ce qui se passe quand un enfant disparaît? » mon fils de huit ans m’a-t-il demandé. Je me tenais devant l’évier de la cuisine. Je lavais la vaisselle tout en m’arrêtant de temps à l’autre pour regarder par la fenêtre. Depuis que le père de mes enfants nous avait quittés, j’avais l’impression de vivre dans un brouillard, et souvent, j’écoutais les gens d’une oreille distraite. Je me suis secoué un peu la tête pour mieux me concentrer, pour ensuite lui demander : « Fiston, que viens-tu de me demander? »

Le cancer afflige un être aimé? Quelques conseils

Des questions? Écrire à un mentor

Il a répété sa question, tout en ajoutant : « J’veux dire, que va-t-il se passer lorsque je vais disparaître? Où allons-nous lorsque nous disparaissons? Que s’est-il passé lorsque mes amis ont disparu? » Ses mots sortaient à pleine vitesse, tandis que son visage miroitait la panique que j’entendais dans sa voix.

« Fiston, que veux-tu bien dire par disparaître? » lui ai-je demandé. Il s’est expliqué ainsi : « Eh bien, lorsque les parents de Ben ont divorcé, il a disparu. Il était mon meilleur ami, mais il ne s’est jamais plus présenté à l’école ou à l’église. Et tu te souviens de Johnny, le garçon qui habitait dans le voisinage? Quand ses parents ont divorcé, il a disparu, lui aussi. Il était là lundi, me disant que ses parents divorçaient, et le lundi d’après, il était parti. Je suis allé chez lui et j’ai sonné à la porte, mais personne n’a répondu. Et l’autre jour, j’ai vu une nouvelle famille emménager là-bas. Je n’ai jamais revu Johnny. » Et là, il a ajouté : « Je n’ai jamais revu soit l’un, soit l’autre. Deux amis, partis! Pouf! Disparus! »

C’est alors que je l’ai constaté — en tant qu’adultes en instance de divorce ou de séparation, nous oublions facilement les enfants. Nous ne constatons pas que chaque enfant comprend le divorce à sa façon, et que cette compréhension est fondée sur son expérience personnelle. Lorsque mon mari a expliqué à nos enfants que nous allions divorcer, il n’a pas pris le temps d’expliquer ce qu’était le divorce. Mon fils l’a compris selon ce qu’il avait vu chez les autres, et il en avait conclu qu’il allait disparaître, tout comme ses amis. C’est ce que sa compréhension du divorce avait produit en lui — des questions concernant la destination des enfants qui disparaissent.

J’ai lancé une prière rapide vers Dieu en lui demandant de me donner des paroles de sagesse, pour ensuite respirer profondément et offrir une explication : « Brian, lorsque les parents de Ben ont divorcé, sa mère n’avait plus les moyens de rester dans leur maison, et ils ont dû déménager. Lorsque les parents de Johnny ont divorcé, la même chose s’est produite. Ils vivent maintenant dans un appartement. Ben et Johnny n’ont pas disparu. »

« Alors, ils vont bien? Ils ont tout simplement déménagé? » m’a-t-il demandé. « Mais pourquoi personne ne me l’a-t-il dit? Je m’inquiétais tellement! » a-t-il dit en haussant le ton.

Les enseignants et les éducateurs en garderie comprennent trop bien le dilemme de l’enfant disparu. Les enfants sont là un jour, et le lendemain, les voilà partis. Comment ces enfants ont-ils vécu une transition si abrupte? Les enfants ont besoin que les adultes les aident à mettre fin aux amitiés existantes pour ensuite en forger des nouvelles. Pour les aider à faire cela, il faut tout premièrement les respecter assez pour leur annoncer d’avance le fait qu’ils doivent déménager, leur accordant ainsi le temps de dire au revoir à tout le monde. Ensuite, il faut continuer à leur enseigner l’art de construire des relations. Comment les enfants apprendront-ils, s’ils ne reçoivent aucune instruction? Les parents sont les personnes auxquelles les enfants se fient le plus pour leur enseigner tout cela.

Je ne peux qu’imaginer l’effet que cela produit chez un enfant lorsqu’il se demande constamment : « Vais-je voir mon meilleur ami demain? S’il part, devrais-je chercher un nouvel ami, ou reviendra-t-il? Si c’est moi qui dois partir, vais-je m’inquiéter au sujet des amis que j’ai quittés? Vais-je me demander s’ils s’inquiètent à mon sujet? Vais-je essayer de me faire de nouveaux amis, pour ensuite découvrir abruptement que je dois déménager de nouveau? »

Quelle pression nous mettons parfois sur le dos des enfants! Nous pouvons éviter de tels malentendus en discutant de la situation avec eux. Les enfants s’adaptent facilement, mais seulement lorsqu’on les inclut dans le processus. Cela est surtout difficile à faire pour le parent qui élève seul ses enfants. Il y a tant à faire et à se rappeler! Parfois, le parent qui élève seul ses enfants a de la difficulté à faire sa journée sans s’épuiser complètement. Mais il ne faut pas pour tout cela négliger d’informer les enfants de tout changement qui se présente à l’horizon. Il ne faut jamais leur laisser croire qu’ils vont disparaître.

En ce qui concerne mon fils, Dieu m’a donné la sagesse de retrouver son meilleur ami, Ben. Il vivait dans une autre ville. J’ai téléphoné à la mère de Ben, et cet été-là, Ben et Brian ont pu passer une journée ensemble. Ils ont échangé leurs coordonnées, et nous leur avons accordé la permission de faire des appels interurbains pour qu’ils puissent continuer à se parler.

© 2010 Linda Ranson Jacobs et/ou Church Initiative, ministère responsable de DivorceCare for Kids: www.dc4k.org. Tous droits réservés. Utilisé avec permission.

Print


Aucun commentaire

Afficher vos commentaires

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.