Mon mari et moi avons tout de suite voulu avoir un enfant ensemble une fois mariés. Bien que j’avais 38 ans et trois filles de mon premier mariage, je voulais donner à mon mari un enfant venant de lui. Nous avions déjà appelé notre futur enfant Zachary Curtis et je disais à mon mari que j’étais certaine que ce serait un garçon.

Je me suis retrouvée enceinte en décembre.

Comme le médecin qui m’avait accouché de mes filles était à la retraite, j’en ai cherché un autre. J’ai emmené les filles avec moi à une consultation afin qu’elles puissent entendre battre le cœur du bébé. Mais quand le docteur est entré, il m’a annoncé que le bébé ne survivrait probablement pas après la naissance.

J’ai renvoyé mes filles dans la salle d’attente et je l’ai écouté, sous le choc, m’informer de ce qui se passait. Suite à un test sanguin, il s’avérait que mon bébé était trisomique 18 et ne survivrait pas. Je pouvais à peine entendre ce qu’il me disait. Il m’avait donné rendez-vous pour faire une échographie dans un hôpital voisin. Tout ce que j’entendais, c’était que mon bébé allait mourir. Je me suis ressaisie et j’ai embrassé mes filles en leur disant que tout irait bien. Ensuite, j’ai appelé mon mari et j’ai commencé à prier.

Nous avons gardé notre rendez-vous pour l’échographie et nous avons consulté un généticien. Celui-ci nous a dit qu’il semblait en effet que le bébé serait sévèrement déformé et handicapé. Il nous a conseillé fortement l’avortement, mais nous avons refusé catégoriquement en lui disant que Dieu nous avait donné le bébé et que c’était Dieu qui déciderait quand il le reprendrait.

Mais j’étais terrifiée.

Et si le bébé était très difforme ou monstrueux? J’ai commencé à prier Dieu pour avoir un bébé en bonne santé et à lui demander de me réconforter. L’échographie a montré que le bébé n’avait pas de difformités physiques. Il n’y avait aucun signe des pieds ou mains palmés ou des oreilles déformées qui accompagnent la trisomie 18. J’ai dit au docteur que le bébé était entre les mains de Dieu et j’ai remercié le Seigneur.

J’ai changé de médecin. Quand le docteur nous a donné le résultat de l'échographie de 7 mois de grossesse, il nous a dit que le bébé semblait normal, sauf pour la longueur de ses bras et de ses jambes.

Le docteur nous a dit que les bras et les jambes ne grandissaient pas normalement et que le bébé était atteint d’achondroplasie et de nanisme, mais que sa cage thoracique était normale. C’était la première fois que j’entendais cela et je n’arrêtais pas de me poser des questions. J’ai continué à prier.

J’étais de nouveau sous état de choc. Qu’est-ce que le docteur voulait dire par achondroplasie et nanisme? Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas avoir un bébé normal? Même si je savais que le docteur avait probablement raison, je priais pour qu’il se soit trompé.

J’ai cherché sur Internet tout ce que j’ai pu trouver sur l’achondroplasie et le nanisme. Les questions continuaient à tourner dans ma tête. Pourquoi moi? Est-ce que j’avais fait quelque chose de mal? Est-ce qu’il y avait des traitements? Est-ce que je l’aimerais? J’ai tout simplement continué à prier. Mais maintenant, je priais que Dieu me fortifie, me dirige et m’accorde sa sagesse.

À la consultation suivante, le docteur nous a expliqué que des parents de taille normale pouvaient avoir un enfant nain et que nous n’avions rien fait de mal. J’ai dit au docteur que, de façon évidente, Dieu me trouvait suffisamment spéciale pour me donner cet enfant.

Deux semaines après la date prévue pour l’accouchement, j’avais rendez-vous pour un accouchement provoqué. J’avais peur. Alors je me suis mise à prier et je me suis sentie réconfortée. Comme la date de l’accouchement approchait, j’ai eu de nouveau peur. Je pensais à tout ce que les docteurs avaient dit. Est-ce que mon bébé vivrait? Est-ce qu’il serait bien?

Zachary est arrivé.

Il était superbe : cheveux foncés, dix doigts, dix orteils, deux oreilles et deux yeux. C’était un bébé en parfaite santé, qui pesait 3 472 kilos.

À quatre mois, le docteur nous a envoyés dans un hôpital pour enfant spécialisé en génétique, parce qu’il craignait que ses bras et ses jambes ne grandissent pas normalement. C’est là qu’il a confirmé le diagnostic d’achondroplasie et de nanisme.

Je suis retournée en ligne et j’ai lu tout ce que je pouvais trouver sur le sujet. Zachary pourrait ne mesurer que de 90 à 120 centimètres. Nous aurions à reconsidérer tant de choses, telles que l’emplacement des interrupteurs électriques ou des poignées de porte, ou la hauteur des toilettes.

Assise dans la salle d’attente pour l’examen des six mois, j’étais remplie de doutes. C’était dur de regarder les autres enfants de son âge. Les autres mères faisaient des commentaires sur sa petite taille. Je voulais leur dire que leurs enfants me paraissaient bien grands.

Je n’avais jamais pensé que je pourrais un jour avoir un enfant qui attirerait les regards. Cela m’a pris longtemps, mais j’ai fini par comprendre que Zachary était normal. Il n’y a pas de traitement parce qu’il n’est pas malade. Il est juste petit. Je me rends compte qu’il est impossible de prévoir la taille, la beauté, l’intelligence ou la réussite de son enfant. Dieu seul connaît le futur de Zachary.

Je crois que je n’ai pas eu cet enfant par accident. Cela me prendra peut-être longtemps pour savoir pourquoi Dieu me l'a confié, mais il restera toute ma vie une joie pour moi. Tous mes enfants sont uniques, mais Zachary est d’une particularité différente et il est une bénédiction pour toute la famille.


Source de la photo : Ana Tablas sur Unsplash