« J’ai passé des heures à me promener dans les rues de Palerme. J’ai bu tasse après tasse de café noir en me demandant ce qui n’allait pas avec moi. J’avais réalisé mon rêve — j’avais atteint le premier rang des joueurs de tennis de la planète, mais je me sentais vide. Si je me sens vide et insatisfait en tant que numéro un, alors y a-t-il une valeur quelconque à tout cela? » — Andre Agassi

Lorsque j’étais étudiant, j’ai entendu un de mes professeurs d’anglais dire que les idéaux que les gens adoptent étaient la raison de toute leur misère. Si seulement les gens pouvaient apprendre à vivre sans attentes, disait-il, ils ne seraient pas déçus. À son avis, les idéaux faisaient naître des espoirs et des attentes irréalistes qui étaient à la source de toute frustration et de désespoir. Selon lui, mieux valait rejeter tous les idéaux et vivre sans attentes.

Je peux comprendre pourquoi quelqu’un abandonnerait des espoirs irréalistes. Comme tout le monde, je sais que lorsque nos craintes se trouvent réalisées et que la souffrance nous envahit, l’idée de vivre sans émotion nous attire. L’espoir semble nous rendre vulnérables à la souffrance. Nous avons l’impression qu’il est plus facile de barricader notre cœur que de connaître toute la souffrance liée à la déception. Lorsque nous découvrons que tous nos rêves s’éclipsent, cela nous laisse atterrés. Et, même lorsque nous réalisons nos rêves, nous découvrons, comme l’a fait André Agassi, que le succès nous laisse vides, insatisfaits. Et alors, le désespoir nous remplit.

Si nous osons demeurer honnêtes, nous avouerons que nous n’abandonnons pas pour tout cela notre quête de l’idéal, même lorsque nous reconnaissons le fait que ce que nous recherchons demeure à tout jamais hors de portée.

Quelle énigme, n’est-ce pas?

Nous poursuivons le bonheur. Nous dépensons, nous travaillons, nous sacrifions tout à la poursuite de nos rêves. Nous y mettons tous nos efforts, pour en sortir les mains vides ou le cœur blessé.

Peut-être est-ce parce que nous n’avons pas découvert le vrai idéal à poursuivre?

Et si tout ce que nous poursuivons en cette vie — nos rêves, nos buts — n’offre qu’une pâle imitation de ce que nous recherchons vraiment? Est-ce possible que nous mettons notre espoir dans des contrefaçons qui ne sauront jamais nous satisfaire?

C’est ce qu’a déclaré un grand penseur français, Pascal :

Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaye inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant des choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu même?

**Est-ce possible que nous vivons dans un monde qui n’est que l’ombre de ce qu’il a été créé pour être? **

Selon la Bible, notre monde a été bouleversé de fond en comble lorsque l’être humain a choisi de se révolter contre son Créateur, rompant ainsi l’harmonie qui existait entre eux. Depuis, chacun d’entre nous cherche la satisfaction et le bonheur dans une source autre que Dieu, qui nous a créés pour que nous trouvions la vie abondante en lui. Nous le remplaçons par des substituts en espérant qu’ils nous offriront ce que nous cherchons, pour découvrir qu’ils nous laissent tous insatisfaits et incomplets. C’est ainsi que la Bible dépeint la condition humaine sans Dieu.

La vraie raison de notre misère et de notre insatisfaction, la voici : nous avons délaissé Dieu, la source d’eaux vives, et avons creusé des citernes fendues qui ne peuvent retenir l’eau (Jérémie 2.13). Sans eau, nous périssons de soif…

C’est une analogie frappante d’une réalité spirituelle : nous avons soif d’eau vive, mais nous nous tournons plutôt vers des citernes fendues qui ne peuvent offrir qu’une eau impure au débit insuffisant. Toutes nos tentatives pour trouver le bonheur et la satisfaction autre qu’en Dieu s'avèrent inutiles et insuffisantes. La conséquence de notre détournement? La mort, la souffrance et la futilité.

Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes de cette misère. Nous le savons bien. Si nous nous tournons constamment vers des personnes ou des possessions dans l’espoir qu’ils pourront nous sauver, c’est que nous savons fort bien que la solution à notre misère ne se trouve pas en nous.

Il n’y a qu’une personne qui puisse répondre aux aspirations les plus profondes de notre cœur, un seul Être qui soit entièrement digne de notre confiance. C’est celui qui est venu en ce monde perdu et qui a permis qu’on le brise par la souffrance pour que nous puissions être réconciliés avec Dieu. Il nous a sauvés, et il nous offre un véritable espoir. Son nom est Jésus-Christ. Il nous promet que celui qui boira de l’eau qu’il donnera n’aura plus jamais soif (Jean 4.14).

En fin de compte, le choix est à nous. Nous pouvons mettre notre confiance, notre espoir et notre joie dans ces citernes fendues qui ne peuvent combler notre vraie soif. Nous savons tous où ce choix nous mènera, car cette voie, nous l’avons tous suivie. Mais il nous est aussi possible de suivre une nouvelle voie en nous détournant de ces contrefaçons insuffisantes pour nous confier de tout cœur au seul vrai Dieu, qui nous offre gratuitement la vie abondante que notre âme recherche (Jean 10.10).

« Cieux, étonnez-vous-en, soyez-en horrifiés et consternés, l’Éternel le déclare. Car mon peuple a commis un double mal : il m’a abandonné, moi, la source d’eaux vives, et il s’est creusé des citernes, des citernes fendues et qui ne retiennent pas l’eau. » — Jérémie 2.12-13

« Celui qui boit de cette eau », reprit Jésus, « aura de nouveau soif. Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Bien plus : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source intarissable qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » — Jean 4.13-14


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