Après le suicide d’un proche…
Il y a de ces chocs qui nous bouleversent jusqu’au plus profond de notre être. À la nouvelle que mon père s’était pendu au sous-sol de notre maison, une douleur intense m’a transpercé. Dans les premiers jours suivant son décès, mon esprit fuyait tout retour vers ce drame en s’écriant : «Non ! Non ! N’y pense pas ! C’est insupportable !»
Ces premiers jours passés sous le choc ont été remplacés par d’autres, plus pénibles encore. La solitude et la souffrance perçantes du deuil m’ont poussée à me poser les questions suivantes :
- Si Dieu m’aime, pourquoi a-t-il permis cela ?
- Si Dieu est tout-puissant, pourquoi n’est-il pas intervenu ?
- Si Dieu est omniscient, pourquoi ne m’a-t-il donné aucun indice du désespoir de mon père ? Pourquoi ne m’a-t-il pas montré comment le rejoindre ?
- Si Dieu existe, pourquoi n’a-t-il rien fait ?
- Dieu existe-t-il ?
J’avais confié ma vie à Jésus quelques années auparavant, après avoir compris le message de l’Évangile pour la première fois. La pensée que Jésus était mort pour moi pour me pardonner et me réconcilier avec Dieu m’avait ébahie. Je pouvais entrer en relation avec Dieu ? Je pouvais jouir d’une relation profonde et incessante avec Lui ? Bien sûr que je voulais venir à le connaître ! Et c’est ainsi qu’à seize ans, je l’avais invité à vivre en moi par son Esprit, à me pardonner et à me transformer. Et il avait répondu à cette requête, me remplissant de l’assurance de son amour et de sa présence en moi.
Mais voilà que pour la première fois depuis que je l’avais rencontré, Dieu m’avait vraiment déçue. Et j’avais l’impression que je l’avais déçu moi aussi. Voyez-vous, mon papa et moi avions passé quelques jours ensemble juste avant sa mort, et il m’avait posé des questions sur Dieu que je me trouvais incapable de répondre. Il m’avait ensuite demandé de retourner au foyer et de poursuivre mes études universitaires chez nous plutôt qu’au loin. J’avais refusé sa demande. Et maintenant, un profond sentiment de culpabilité me tourmentait.
Mais tranquillement, j’ai vu Dieu agir pour me consoler et m’aider. Une des mes amies a offert de m’aider à passer par ce deuil en me rencontrant hebdomadairement pour que je puisse lui en parler. Ce processus de partage m’a forcé à reconnaître les émotions et les questions qui me troublaient, et une fois que je les ai reconnues, je pouvais commencer à les gérer. Pour m’aider avec les doutes qui m’assaillaient, elle m’a passé des livres qui m’ont aidée à croître dans la foi. Pour m’aider avec mon sentiment d’échec et de culpabilité, elle m’a aidé à comprendre que Dieu ne s’attend pas à ce que nous vivions la vie chrétienne par nos propres moyens. Elle m’a expliqué clairement que seul Christ pouvait vraiment vivre la vie chrétienne, et qu’il nous donnait son Esprit pour qu’Il vive Sa vie en nous. Il était toujours là, prêt à m’accueillir, me pardonner, et me fortifier. Pour en faire l’expérience, il suffisait que je lui confie ma vie entière et que je lui fasse confiance pour la force de le suivre et de l’aimer.
Cette nouvelle compréhension de ce qu’était la vie chrétienne a tranquillement transformé la façon que je vivais mon deuil. Je crois que c’est l’Esprit qui m’a accordé la persévérance et la force nécessaires pour que je puisse continuer à venir devant Dieu quotidiennement avec ma douleur et mes questions, afin qu’il me réconforte et parle doucement à mon coeur.
Au cours des prochains mois, j’ai appris à connaître Dieu plus profondément, à travers des heures passées dans la prière et la lecture de la Bible. Parfois, c’était les larmes aux yeux qui je choisissais de lui confier ma journée et que je le remerciais pour le bien qui résulterait de cette souffrance, sans faire semblant que tout allait bien. Par mon étude des psaumes, Dieu m’avait montré que je pouvais tout lui dire, sans arrière-pensée, sans filtre. J’avais donc la liberté d’être tout à fait authentique avec lui. Donc, j’ai partagé avec lui mes doutes quant à son existence et sa bonté. Et il a répondu à mes questions d’une façon inattendue : il m’a montré Jésus.
J’ai demandé :
Dieu, es-tu vraiment là ? Et il m’a encouragée à contempler l’univers dans toute sa complexité et sa beauté en poursuivant mes études en biologie. Mais plus important que ça, il a tourné mes yeux vers Jésus, le Dieu invisible devenu visible. Sa vie, sa mort, sa résurrection, les prophéties qu’il a accomplies, étaient autant de preuves à l’appui de son existence. Et en lisant des livres sur l’apologétique, en étudiant ces prophéties, mes doutes furent remplacés par une foi plus profonde, plus raisonnée, plus fondée sur les faits historiques et scientifiques.
M’aimes-tu ? À maintes reprises, Jésus m’a rappelé son amour profond pour moi. Il avait quitté le ciel pour vivre parmi nous. Comme nous, Il a connu le deuil, la douleur, la solitude. Et un de ses amis, Judas, s’est suicidé. Oui, Jésus me comprenait, parfaitement. Et non seulement cela. Il était mort sur la croix pour moi. Il s’engageait à passer l’éternité avec moi. J’étais sa sœur, la fille de son Père, qu’il avait racheté. Si je trouvais cela si difficile de me fier à son amour, c’était parce que je ne voyais que la douleur du moment présent, tandis qu’il voyait tout d’un plan éternel. Juste avant sa mort, Jésus a dit à ses disciples : «Comme le Père vous a aimé, je vous ai aussi aimé.» (Jean 15.9) Mais le Père, dans son amour, a permis la souffrance et la douleur dans la vie de Jésus. Comment Jésus pouvait-il être si certain de l’amour du Père en de telles circonstances ? Au chapitre 12 de l’épître aux Hébreux, j’ai trouvé la réponse : «en échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix, en méprisant l’ignominie.» Il a enduré la douleur, les yeux fixés sur la joie qui en résulterait, la joie d’offrir le pardon à des milliards d’êtres. Et c’est ainsi que je suis venue à comprendre que si Dieu permet la souffrance dans nos vies, c’est qu’un plus grand bien en résultera. En Romains 8, il promet que toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment. Je suis venue à comprendre que si Dieu permet la douleur dans ma vie, c’est parce qu’il peut l’utiliser pour me transformer à son image.
Aimais-tu mon papa ? En réponse à cette question, Dieu m’a montré Jésus pleurant sur Jérusalem, plaidant avec son peuple. Il m’a guidée vers d’autres passages qui parlaient de son désir de voir tous les hommes venir à la repentance. Tranquillement, j’ai découvert le cœur brisé de Dieu. Il m’a aidée à comprendre sa douleur, grâce à la mienne. Je comprenais d’une toute nouvelle façon les passages comme Ésaïe 53 qui parlent du Messie comme d’un homme de douleur, habitué à la souffrance. Dieu nous aime tous. Il désire que nous soyons tous réconciliés avec lui.
Mon père est-il en enfer ? C’était la pire des questions qui me hantaient. Je n’avais pas beaucoup pensé à l’enfer avant le décès de mon père. Mais comme je n’avais aucune idée de l’état d’âme de mon père, cette question de l’enfer était des plus pertinentes. Dieu et moi en avons parlé, longuement. Et tranquillement, je suis venue à comprendre que je devais simplement laisser mon père entre les mains de Dieu, en comprenant que son amour pour mon père était infiniment plus profond et plus parfait que le mien. J’ai compris que Dieu ne veut qu’aucun homme ne périsse. L’enfer a été créé pour les démons et non les hommes. Dieu ne nous y envoie pas. C’est plutôt nous qui choisissons d’y aller en rejetant l’amour et le pardon parfaits qu’il nous offre en Jésus-Christ.
Aurais-je pu faire de quoi pour que cela n’arrive pas ? Ce fameux : «Et si seulement…»
Et si seulement j’avais prié d’avantage pour mon père ? Et si seulement j’avais pu répondre à ses questions ? Et si seulement j’avais accepté de retourner au bercail ? En réponse à ces questions, Dieu m’a fait comprendre deux faits.
Premièrement, il m’a fait comprendre qu’en prenant la responsabilité pour la vie d’une autre personne, je jouais à Dieu. Mon père était le seul responsable de ses actions. Je ne l’étais pas.
Deuxièmement, il m’a fait comprendre que je devais non seulement accepter son pardon pour mes manquements passés, mais que je devais aussi me les pardonner. Un jour, en lisant Romains 8, j’ai lu le verset suivant : « C’est Dieu qui nous justifie : Qui nous condamnera?» J’ai réalisé qu’en refusant de me pardonner, je disais à Dieu que j’étais plus juste que lui. Quel orgueil ! Ce jour-là j’ai accepté pleinement son pardon. Lorsque les sentiments de culpabilité revenaient, je citais ce passage et je disais : «Je ne prétendrai pas être plus juste que Dieu. Il m’a pardonné, et je me pardonne aussi !»
Au début, ce deuil était un poids accablant qui accaparait mes pensées. Mais en continuant à le confier à Dieu à maintes reprises, je l’ai vu prendre cette blessure et la panser, tranquillement, par sa Parole et son Esprit. Aujourd’hui, cette blessure n’est plus qu’un point sensible qui me remplit de compassion pour ceux et celles qui souffrent comme je l’ai fait. Cela m’émerveille de constater que Dieu peut prendre la pire des situations et la transformer en bienfaits, si nous nous fions à Lui pour le faire. Comme Il le dit si bien en Ésaïe 61.3, Il nous donne «un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu…»
Quelles que soient nos questions, nos doutes ou notre souffrance, Dieu désire nous consoler. Il nous invite à nous soumettre à sa douce direction en lui confiant notre vie et en lui demandant de nous guider et de nous accorder sa puissance. Pourquoi ne pas prier cette simple prière pour exprimer votre désir sincère de marcher avec lui et par lui ? Il promet de le faire si nous le lui demandons (Luc 11.13).
Seigneur Jésus, je veux te connaître personnellement. Merci d’être mort sur la croix pour mes péchés. Je t’ouvre ma vie et je te demande d’en devenir le Sauveur et le Seigneur. Dirige ma vie. Merci de me pardonner mes péchés et de me donner la vie éternelle. Fais de moi la personne que tu veux que je sois.
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je ne comprends pas le mot jouais à Dieu.
Je n’étais pas là lorsque cela s’est produit, je ne sais pas exactement ce qui s’est passé