La solitude avait commencé à avoir raison de moi. Dans les deux dernières années, cinq de mes colocataires s’étaient mariées, sans compter des amis sans nombre, et j’en avais assez de toujours être celle qui se retrouvait seule. Il y a eu des moments où la douleur a été telle que je tombais à genoux et suppliais Dieu de la faire disparaître. Ce que je ne savais pas à l’époque, c’était que Dieu utilisait cette douleur pour m’aider à trouver le plus grand amour de ma vie; non pas pour m’amener un homme duquel tomber amoureuse, mais pour m’amener à devenir plus semblable à l’Homme qui m’aimait déjà tant.

« Trois fois demoiselle d’honneur, jamais la mariée » résonnait à mes oreilles. Malgré ma joie de me tenir aux côtés de femmes remarquables, la peur de me retrouver seule me gagnait. Je me demandais ce qui n’allait pas, si je pouvais faire quelque chose pour me rendre plus attirante, si je serais seule toute ma vie.

Moi, moi, moi… c’était « moi » qui occupait toutes mes pensées. Je tentais de remédier à mes manquements en lisant des livres chrétiens axés sur les relations — comment me préparer au mariage et à la vie de maman et comment mieux comprendre les hommes. Cela a bel et bien été instructif, mais n’a pas comblé mon vide intérieur.

Une nuit, je me suis agenouillée et j’ai crié à Dieu qu’il prenne ma douleur et la fasse disparaître. Je n’en pouvais plus de vivre sans amour. Et comme je gisais recroquevillée sur le sol, il a amené à mon esprit le verset suivant : « Dieu est amour » (1 Jean 4.8). C'était un rappel du fait qu'il voulait que je consacre mes efforts à croître dans ma relation avec lui.

Je me suis tourné vers les Écritures, puisque je souhaitais mieux comprendre le cœur de Dieu. L’apôtre Jean, dans son Évangile, nous dit que « La Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (Jean 1.1). J’ai donc lu la Bible entière. À travers cette lecture, j’ai découvert l’amour de Dieu pour son peuple, et plus spécifiquement, pour moi. Je savais que je n’étais pas parfaite, mais dans les Psaumes, j’ai lu qu’il m’avait créée, qu’il me connaissait, et qu’il m’aimait :

« C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n’était point caché devant toi, lorsque j’ai été fait dans le lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux n’existât » (Psaume 139.13-16).

C’est cet amour qui m'a incitée à me rapprocher de Dieu, qui m’a attirée plus près de son cœur. Et plus je me suis rapprochée de lui, plus sa lumière a révélé l’égoïsme qui m’enveloppait. Le Seigneur n’a pas fait disparaître ma douleur, mais il l’a utilisée pour me purifier, tout comme le feu purifie l’or (un thème que l’on retrouve dans Malachie 3.3).

Pour moi, la solitude est devenue un signe de la croix, le sacrifice de mes propres désirs pour ceux de Dieu. Dans l’Évangile de Matthieu, ces paroles de Jésus nous sont rapportées : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. En effet, quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16.24-25).

Ce n’est qu’après avoir accepté de vivre pleinement pour Jésus que j’ai finalement pu comprendre que le but de ma vie n’était pas de voir tous mes désirs comblés, Dieu m'appelait plutôt à manifester l’amour du Christ autour de moi. La douleur que j’ai traversée m’a permis de manifester l'empathie aux personnes qui souffrent.

La solitude est devenue l’instrument qui m’a permis de passer du temps avec d’autres femmes qui souhaitaient recevoir des conseils, commencer des études bibliques, apprendre à méditer les Écritures, consacrer plus de temps à la prière, et approfondir leur relation avec Dieu autant que possible. 

Comme l’apôtre Paul le dit dans l’épître aux Corinthiens, « La femme sans mari, comme la vierge, se soucie des choses du Seigneur, afin d’être sainte de corps et d’esprit; et celle qui est mariée s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari » (7.34). Je me suis rendu compte que j’avais reçu un cadeau merveilleux, et que je l’avais reçu au moment le plus difficile de ma vie. Dieu m'avait accordé le privilège de me soucier des choses du Seigneur et de le servir sans les contraintes que les couples mariés peuvent connaître.

Bien des croyants oublient que Dieu nous appelle à vivre des moments difficiles. Il nous appelle à être abaissés (Psaume 138.6), à être humbles (Jacques 4.6), à être doux (Philippiens 4.5). Il nous appelle même à mourir à nous-mêmes (Romains 6.3-5). Aucune de ces qualités ou dispositions de cœur ne nous vient aisément, et souvent, elles sont le fruit de la souffrance. Mais ce qui nous a été promis en échange, c’est l’accueil, l’amour, la grâce, un héritage, et la vie éternelle.

C’est certainement ce qui m’est arrivé; j’ai fait l’expérience de la guérison et de la croissance dans la grâce que Dieu nous promet. Je me sentais seule d’un point de vue humain, mais le vide que je ressentais a été comblé à en déborder, avec un sentiment de satisfaction et la joie d’appartenir à la famille de Dieu.

Mon conseil au cœur solitaire, qu’il soit célibataire ou non, c’est le suivant : d’aimer le Seigneur, de marcher selon son Esprit, de rechercher sa présence, de lire sa Parole, et de partager son amour avec les autres. C’est alors que nous découvrons la bénédiction qui vient de la solitude qui n'est jamais solitude si nous marchons pas à pas avec Dieu, à l'écoute de son Esprit.

Extrait de www.familylife.com. Copyright © 2004, utilisé avec la permission de l’auteur.

Source de la photo : Joshua Ness