Une voix dans la foule
Débarrasser mes placards tous les trois ou quatre mois est devenu une tradition chez moi. Je prends une journée pour passer chaque tiroir en revue, à retrouver des pulls perdus, à mettre à jour des jeans vieux de douze ans que je me suis jurée de reporter un jour et à découvrir une collection de T-shirts de marque qui s’est fabriquée toute seule.
Je fouille les tiroirs de mes fils et je découvre des vestes trop petites, des jeans et des pulls “nuls” qui n’ont jamais été portés. Et je me dis: “Quelle honte! Ces vêtements ont une raison d’être, au même titre que nous qui les portons avons chacun une raison d’être.”
Se rendre compte de nos bénédictions
Il y a quelques temps, j’ai commencé à faire le long trajet qui va au centre d’hébergement des sans-abris du centre ville. Ma voiture était remplie de cartons de vêtements. Je trouve que c’est important, parce que je sais que ma contribution aide des tas de gens qui, sinon, ne seraient pas vêtus correctement. Et je mets un point d’honneur à emmener mes deux fils Billy et Alec avec moi. Je veux qu’ils apprennent qu’ils peuvent, eux aussi, faire une différence dans la vie des autres. Je veux qu’ils apprennent à reconnaître que les vies ne sont pas toutes les mêmes. Je veux les aider à apprécier la qualité de leurs propres vies et de leur foyer.
Le week-end dernier, week-end de Thanksgiving (fête américaine et canadienne d’actions de grâce, qui a lieu à la fin des récoltes, en octobre au Canada et en novembre au Etats Unis), ma mère, mes fils et moi avons chargé la voiture de deux grands sacs de vêtements chauds pour l’hiver. Ce jour-là, il semblait qu’il y avait encore plus de sans-abris que d’habitude. Ils faisaient la queue sur le trottoir autour du centre d’hébergement. Ils nous ont regardé décharger les vêtements et les apporter à l’intérieur. En revenant vers la voiture, j’ai entendu une petite voix demander gentiment: “La prochaine fois, apporte de la nourriture.” J’ai regardé les visages anonymes de ces hommes pour savoir qui avait dit ça. Ils avaient tous le même regard vide d’expression. En tant que mère, je me les imaginais petits garçons et je me demandais comment ils avaient pu en arriver là. Car chacun d’eux avait été un jour le petit garçon de quelqu’un, le fils de quelqu’un.
Je ne savais pas qui avait parlé, mais une fois dans la voiture et après avoir démarré, j’ai raconté à ma mère ce que j’avais entendu. Elle m’a regardé et m’a répondu d’un ton solennel: “Natalie, quand Dieu nous parle, il n’emploie pas toujours du tonnerre et des éclairs. Ce n’est quelquefois qu’une petite voix dans la foule.”
Je me suis mise à frissonner et j’ai commencé à avoir la chair de poule. Je voulais dès maintenant partir à la recherche du drive-in le plus proche et y acheter des repas pour tous ces hommes qui avaient été un jour les fils de quelqu’un. Mais mon budget de mère seule m’imposais d’être plus créative et de me faire aider par plus de monde.
Ecouter et obéir à la voix de Dieu.
Ce n’est que début décembre que j’ai pu impliquer mes collègues de travail. Nous avons emballé individuellement près d’une centaine de déjeuners et nous les avons apportés au centre d’hébergement. En les distribuant aux sans-abris, j’étais stupéfaite de l’expression humble de leur visage. Cela a été une récompense bien plus grande que ce que je pensais recevoir. Ils étaient des gens comme moi, avec la seule différence que leur situation était plus difficile que la mienne.
J’aime croire que c’était la voix de Dieu que j’avais entendu ce jour-là, quand nous avions apporté les vêtements. Je pense que cela a été sa manière de me dire qu’en servant ses enfants, je le servais lui. Dans Matthieu 25:34-40, nous lisons: ” Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite; j’étais en prison, et vous êtes venu vers moi. Les justes lui répondirent: Seigneur, quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli; ou nu, et t’avons-nous vêtu? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.”
Nous pouvons faire encore tellement plus pour aider ceux qui sont moins fortunés que nous. Et pas seulement le jour de Thanksgiving ou de Noël! Voici quelques suggestions:
Supporter des œuvres de charité
- World Vision: une organisation internationale qui s’occupe de donner du bien-être à toutes sortes de gens et particulièrement à des enfants
- L’abbé Pierre
- L’armée du salut
Faire du bénévolat dans votre communauté
- Distribuer des vêtements pour les sans-abris
- Distribuer la nourriture pour la banque alimentaire
- Servir les repas des restos du cœur
- Visiter les malades dans les hôpitaux
- Visiter les prisonniers
Vivre avec compassion
- Les bonnes œuvres. Se rendre compte que les bonnes œuvres découlent et sont un élément essentiel de notre vie chrétienne. Dans Jacques 2:15-17, nous lisons: “Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous! Et que vous ne leur donnez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Il en est ainsi de la foi: si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même.” Demandez à Dieu de vous montrer quotidiennement des occasions d’aimer les autres avec la compassion de Christ.
- Une vie de prière. Priez régulièrement pour ceux de votre communauté et dans le monde entier qui ont des besoins. Intercéder pour eux vous aidera à vous en souvenir, à les aimer comme Christ le ferait et à les regarder à travers les yeux de Dieu.
Je peux voir le cœur de mes fils se remplir de compassion pour les autres. Cela me confirme qu’ en donnant , on ne peut pas s’empêcher de recevoir en retour. Le vie est si précaire! Nous ne savons pas si ce ne sera pas notre tour d’avoir un jour besoin de la compassion des autres. Dieu nous parle quelquefois de façon très subtile. Et, si nous écoutons suffisamment avec notre cœur et avec nos mains, nous pouvons entendre la voix dans la foule, et enfin, nous pouvons entendre la voix de son Fils.