Je ne pouvais pas en éloigner mon regard. L’inscription gravée sur une plaque dorée sous l’illustration de deux enfants dormants paisiblement dans un vieux modèle de berceau confirmait ce que je savais déjà — ce serait le mémorial pour mon enfant qui n’était pas né. Celui qui n’était pas avec moi à cause de l’avortement.

Cette dédicace d’inspiration divine écrite par Helen Keller m’a fait pleurer. Ces mots : « Les meilleures et plus merveilleuses choses au monde ne peuvent ni être vues ou même touchées, mais doivent être senties avec le cœur » semblaient avoir été écrits pour moi.

Dieu merci, mon mentor et partenaire de prière était là pour me réconforter et m’encourager pendant que j’achetais cette gravure. Elle comprenait mon agonie, ainsi que la liberté trouvée grâce à un programme de guérison après l’avortement. Elle aussi avait choisi l’avortement par le passé et m’avait encouragée pendant douze semaines de rencontres de groupe.

C’était le moment que j’attendais depuis que j’avais terminé un programme proposé par mon église, nommé Dieu pardonne l’avortement avec une étreinte compatissante. Dieu a utilisé ce ministère incroyable pour me libérer, me guérir, et me convaincre de son pardon parfait.

J'avais hésité à me joindre à ce groupe. Chaque fois que je voyais l’annonce, je me disais que cela ne valait pas la peine de repenser au passé.

Mais en fait, même si Dieu avait pardonné ma décision d’avorter, je n’avais pas accepté sa miséricorde au point de me pardonner moi-même. Comme beaucoup d’autres personnes, je croyais que l’avortement était un péché impardonnable. Je n’arrivais pas à croire que la grâce de Dieu couvre tous les péchés incluant celui-là.

Pendant des années, j’avais essayé d’endormir cette douleur en prenant des médicaments, en fumant, en ayant des relations sexuelles, en magasinant, en mangeant. Je me conduisais comme si l’avortement était acceptable et que j’avais pris la bonne décision, mais mes dépendances et mes émotions me disaient le contraire. J’espérais pouvoir remplir mon cœur blessé et en colère avec quelque chose, n’importe quoi.

Lorsque j’ai confié ma vie à Jésus-Christ en accueillant son pardon pour mes péchés, je ne pouvais plus nier l’angoisse que l’avortement me faisait vivre. Je ne pouvais plus ignorer cette partie de moi qui était brisée. Pour grandir en Christ, je devais déterrer les mauvaises herbes qui empêchaient mon épanouissement.

J’ai donc décidé de m’inscrire à ce cours. Alors que je participais aux rencontres du groupe, j’ai reçu énormément d’amour de la part de Dieu et des autres femmes. Pour la première fois, j’ai su que je n’étais pas seule. Les autres aussi avaient ressenti la honte, le remords et la colère vis-à-vis de l’avortement qu’elles avaient subi. Le savoir m’a donné espoir. En découvrant que je n’étais pas seule, j’ai entamé le processus de guérison.

Vivre son deuil

Nous avons le droit de pleurer la perte d’un enfant. Pendant des années, je me le suis interdit. Je pensais que puisque j’avais mis fin à une vie, je n’avais pas le droit d’en faire le deuil. J’ai finalement pleuré cette perte. Avec le temps, la douleur s’est amenuisée.

Reconnaître ma responsabilité

Malgré le deuil et la douleur, beaucoup de femmes sont en plein démenti. Il nous est facile de blâmer les autres pour nos propres décisions, invoquant le fait que nous étions sous l’influence des autres ou même que nous avons été poussées à avorter. Mais au bout du compte, nous sommes responsables de nos choix.

Comprendre la responsabilité des autres

Dans certaines situations, les femmes pensent qu’elles sont seules responsables. Cependant, il y a toujours au moins deux personnes impliquées dans une grossesse. Les parents, la famille, les amis, le petit ami, le mari, les personnes qui s’occupent de l’avortement sont autant de voix qui nous poussent à prendre une décision. Comprendre que les autres font aussi partie du processus peut vraiment aider. Leur pardonner est crucial.

Le pardon pour soi et pour les autres

Dieu nous dit que si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner de nos péchés et nous purifier de tout mal (1 Jean 1.9). Tout le monde fait des erreurs. Chaque personne sur cette planète est pécheur. Accepter l’amour et le pardon de Dieu nous permet de guérir et de retrouver notre intégrité. Apprendre à pardonner aux autres nous libère de l’emprise de la rancœur et de l’amertume.

Remettre ses bébés à Dieu

Cela m’a rempli de paix de reconnaître que mes enfants sont maintenant dans la présence du Père. Savoir qu’il n’y a plus de pleurs et plus de souffrances pour ces petits est libérateur. Dans 2 Samuel 12.23 David explique pourquoi il ne pleure plus après le décès d’un fils nouveau-né. Il dit : « Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Jamais je ne pourrai le faire revenir à la vie! C’est moi qui irai le rejoindre, et non lui qui reviendra vers moi. » Nous serons réunis avec nos enfants au paradis. Ils sont aimés et chéris par Dieu, tout comme nous le sommes.

À la fin de ce cours, les membres du groupe ont eu pour projet de construire un mémorial pour honorer leurs enfants. Certaines femmes ont acheté une plaque commémorative pour le Mémorial national des enfants avortés, d’autres ont fait des cadeaux spéciaux. Dieu m’a guidé vers cette gravure merveilleuse qui se trouve dorénavant dans mon bureau à la maison. Cela me rappelle que Dieu garde mes enfants et tous ses enfants près de son cœur.

Le processus de guérison m’a mis au défi. Je ne peux imaginer ma vie sans la grâce de Dieu et l’amour des femmes qui m’ont encouragée. Je n’aurai jamais imaginé que je pourrai parler en public et écrire ouvertement sur le sujet de l’avortement. Mais Dieu a une façon particulière de prendre les situations difficiles de nos vies et de les utiliser pour sa gloire. Il en fera de même pour vous.


Source de la photo : Elevate sur Unsplash