La doyenne du Canada : une véritable héroïne
Elizabeth Buhler, alors doyenne du Canada, est décédée à quelques semaines de son 112e anniversaire. Dans un article du National Post, Joe O’Oconner déclarait :
« Elle mérite une médaille, un insigne, un éloge panégyrique du premier ministre et une entrée d’une demie page dans l’Encyclopédie canadienne sous le titre : “Une vie ordinaire extraordinaire”. »
Elizabeth Buhler est décédée le 23 janvier 2011 à la maison des soins Salem à Winkler, au Manitoba. Elle devait fêter son 112e anniversaire le 8 février. Son mari est mort en 1970, mais elle a continué à vivre pleinement sa vie. Elle avait six enfants, 23 petits-enfants, 55 arrière-petits-enfants et 39 arrière-arrière-petits-enfants. Son secret, aimait-elle dire, était l’exercice physique, les biscuits et la soupe de poulet aux nouilles faite maison.
Vous avez dit vie pleine! Derrière le travail et le grand cœur, il y avait la foi qui l’a soutenue pendant toute une vie et qui a connu « trois siècles différents, deux continents différents, une révolution russe, la Grande Dépression et deux guerres mondiales. » Pour bon nombre, elle représentait beaucoup, mais pour moi, elle était ma grand-mère. J’ai eu le grand privilège de parler lors de son enterrement et de dire ce qui la rendait si spéciale autre que son âge avancé. Oui, elle était ma grand-mère, et à sa mort, était la doyenne du Canada. Mais par-dessus tout, elle était une héroïne.
Qu’est-ce qu’une héroïne?
Je commencerai par définir le mot héroïne. Une héroïne est une personne qui s’engage à faire quelque chose qui est au-delà de ses forces. Que dirait du Canada l’une des Canadiennes les plus âgées si elle en avait l’occasion aujourd’hui? Je pense qu’elle souhaiterait une chaleureuse bienvenue à tous les nouveaux immigrants du Canada, parce qu’à son arrivée au Canada il y a environ un siècle, la famille Buhler a été bien accueillie, et aidée par de nombreuses personnes. Même si la vie était souvent difficile, elle dirait qu’en tant que famille et en tant que canadiens, nous nous sommes soutenus dans la liberté et l’amour.
Elle dirait :« J’ai donné de l’amour à tous ceux qui en avaient besoin. Tous les jours, j’ai prié pour ma famille, ma communauté et mon pays. La seule chose qui est restée inchangée pendant le siècle dernier en dépit des guerres, de la criminalité, des révolutions, des persécutions, du banditisme, de la sécheresse, de la mort, des crises économiques, de l’industrialisation, et aujourd’hui de la révolution technologique, est Dieu, la Bible, ma relation avec Jésus, et la paix, la joie et la consolation qu’il m’a données. »
Grand-mère a consacré sa vie et sa famille à ce qui lui importait le plus : aimer les autres en apportant Jésus et son amour dans chaque conversation. Elle a passé toute sa vie à prier pour sa famille, ses amis et notre pays. Elle donnait de l’amour à tous ceux qu’elle rencontrait, et qui devenaient naturellement des sujets de prière. Elle croyait fermement que l’influence de ce dévouement à travers les générations pouvait influencer un pays, et même le monde entier. Je suis moi-même le fruit de sa vie. J’ai choisi de mettre ma vie au service de Pouvoir de Changer pour influencer les générations futures de Canadiens.
Dans l’un de mes discours inauguraux – après l’acceptation de ce poste de responsabilité –, j’ai décrit le riche héritage spirituel de notre famille. Une femme est venue me féliciter en disant : « Il est temps que les hommes ayant un riche passé spirituel comme vous prennent les devants pour se tenir à la brèche pour notre nation. » (Ézéchiel 22.30) J’ai été très touché par ce commentaire. De nombreuses personnes comme moi qui ont un riche héritage spirituel légué par nos parents et nos grands-parents hésitent à se tenir à la brèche pour notre nation.
Une influence éternelle
En effet, je ne suis que l’une des centaines sinon des milliers de personnes que grand-mère a fortement influencées. Gus Konkle, président de Providence Bible College, a vécu chez grand-mère pendant deux ans comme pensionnaire, et ne pouvait plus se passer après cela de son amour et de ses prières. Je suis porté à penser que Dieu a placé des gens tels que moi et Gus – qui sommes tous les deux dans des postes de leadership importants – dans la vie de grand-mère pour répondre à ses prières pour les nations.
Grand-mère a marché sans cesse avec Dieu, priant et lisant inlassablement les Saintes Écritures. Au fur et à mesure que sa vue faiblissait, elle écoutait la Bible sur cassettes audio. Après deux ans, nous devions remplacer ces cassettes, tant elles étaient usées. Un jour, j’ai appelé et elle a décroché le téléphone comme si cela l’avait réveillée. Je lui ai demandé de prier pour moi, et pendant la prière, elle a perdu le fil de ses idées, mais elle a continué de parler, cependant les mots qui sortaient de sa bouche n’étaient que les versets de la Bible. Imaginez si chacun de nous connaissait autant la Parole de Dieu comme grand-mère, et si seuls les versets bibliques sortaient de nos bouches quand nous perdions le fil de nos idées! Sa pensée était si remplie de Dieu qu’en s’affaiblissant, il ne lui restait que les paroles de Dieu.
Grand-mère a certainement traversé des moments difficiles dans sa vie. Un jour, j’ai visité grand-mère et lui ai demandé de prier pour moi. Cela restera à jamais gravé dans ma mémoire. Pendant qu’elle priait pour moi, l’aspect de son visage a changé et elle semblait emportée par l’Esprit. Elle a levé les yeux vers le ciel et elle avait l’impression de voir Dieu. Cela m’a rappelé l’expérience de l’apôtre Jean décrit dans le premier chapitre de l’Apocalypse, dans la Bible, alors qu’il était sur l’île de Patmos.
Aimeriez-vous demander la prière à quelqu’un qui prendra le temps de prier pour vous, par nom?
Tôt un matin, il y a environ 10 ans, je venais à Winkler pour prendre mon petit-déjeuner et j’ai vu cette vieille dame marcher dans la rue principale. C’était ma grand-mère. Et je me suis arrêté pour voir si tout allait bien. Elle a levé la tête et a dit : « Oh, c’est toi Leonard, je priais pour toi. » C’était comme si elle savait que je venais, d’où je venais, et ce que je faisais. Elle était dans un autre monde, celui de l’Esprit. J’ai eu le sentiment qu’elle était dans la présence de Dieu.
Ma grand-mère, une vraie héroïne canadienne.
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