Violence fraternelle: j’ai du mal à ne pas haïr le frère qui m’a tourmentée
Je détestais mon frère. Il n’arrêtait pas de me tourmenter et de se moquer de moi. Et je n’avais que dix ans.
Un matin, je suis restée à regarder fixement un passage de la Bible. Ma peine s’est accrue quand j’ai lu: “Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu’aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui.” (1 Jean 3:15). J’ai regardé un autre verset donné en référence: “Si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?” (1 jean 4:20).
Je m’étais convertie à Christ quelques mois auparavant. Et j’étais maintenant torturée par la pensée que j’étais à la fois une meurtrière et une menteuse. J’ai essayé d’arrêter de haïr, mais je n’y arrivais pas. Ma haine était enfouie bien profondément au fond de moi, comme un ver de terre qui ferait des trous dans mon cœur d’enfant.
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Cela avait peut-être commencé par la simple rivalité fraternelle d’un garçon de deux ans qui poussait sa petite sœur nouveau-née hors de son berceau, histoire d’exprimer son déplaisir face à cette intrusion énervante. Je me rends maintenant compte qu’il avait de son côté des problèmes émotionnels parfaitement légitimes. Quoi qu’il en soit, son comportement inacceptable a perduré pendant des années. Non reconnue, la malice s’est glissée dans son cœur, comme une fouine dans un poulailler. J’étais devenue son souffre douleur.
Hurler pour plus de justice
Les attaques sont rangées dans ma mémoire selon les différents endroits où nous avons habité. Les premières blessures véritables ont eu lieu dans notre première demeure, située au sommet d’une colline, avec une vue sur l’océan dont l’horizon appelait à la sérénité. J’avais quatre ans et je ne me souviens plus pour quelle raison mon frère m’avait ouvert le crâne avec un morceau de ferraille. Je m’étais mise à hurler pour que mes parents viennent me défendre, mais aucun d’eux n’était venu.
A huit ans, nous avons déménagé pour vivre à la campagne et nous avons d’abord loué une maison en attendant la fin de la construction de notre nouvelle maison. Les fenêtres hollandaises, coupées en deux par le milieu, me fascinaient. J’en faisais un jeu de prédilection. Selon mon bon plaisir, elles devenaient l’étalage d’un magasin, une cage au zoo, ou des sections de portes ouvertes ou fermées à volonté. Un jour, mes parents nous ont laissé sans surveillance. Mon frère a foncé à travers ces portes, armé d’un manche à balai, et m’a frappé si fort que j’ai saigné et que j’en ai eu une bosse violette sur le front.
“Regarde ce qu’il m’a fait!” ais-je braillé en fin d’après-midi. Ma mère n’a pas su prendre en main la situation avec suffisamment de discipline. Mon père a purement et simplement ignoré l’accident, comme d’habitude. Il était lui-même violent. Nous l’avons vu maltraiter notre mère physiquement et émotionnellement pendant des années.
Nous avons emménagé dans notre nouvelle maison avant même qu’elle ne soit terminée. Là, mon frère a blessé ma main gauche en y taillant une série d’ incisions avec un pique olives. « Ne dis à personne comment c’est arrivé », m’a averti ma mère. J’étais maintenant toute seule pour me défendre. Je me suis révoltée et pour la défier j’ai raconté la vérité à la première personne qui me l’a demandé. Mais rien n’a changé.
Mes tibias étaient toujours couverts de bleus à cause des coups de pieds que mon frère me donnait avec ses chaussures à bouts renforcés. Mes seins naissants me faisaient mal à cause des coups de poing que j’y recevais, accompagnés d’horribles insultes à caractère sexuel. Je savais que cela ne servirait à rien d’en parler. Et donc, au lieu d’en parler, je laissais non seulement le soleil se coucher sur ma colère, mais j’étouffais mes sentiments. Je fermais et barricadais les portes.
Vers le milieu de mon adolescence, la maltraitance de mon frère a diminué jusqu’à s’arrêter tout à fait. Ce n’était dorénavant plus l’histoire de mon frère, mais la mienne. Les gens ne voyaient pour la plupart que l’aspect placide et naturellement bon de mon caractère. Cette disposition naturelle dissimulait la colère que je n’avais jamais assumée. Ma rage inexprimée s’était transformée en un iceberg qui effleurait la surface dans l’attente de détruire le premier navire qui passerait par là. C’est dans ces eaux glacées que Jésus m’a rencontrée, non pas en me condamnant, mais avec amour.
Changement de cœur
J’avais besoin de relire ces Écritures. Mais cette fois-ci, j’ai demandé à Jésus de m’aider à comprendre comment les mettre en pratique.
Comme j’étais perfectionniste, j’avais suivi l’exemple des pharisiens et essayé de suivre la loi en m’appuyant sur mes propres forces. Mais Jésus n’attendait pas de moi que j’arrête de haïr. Il voulait que je reconnaisse que ma haine était un péché. J’avais fait fausse route en essayant de régler ce problème toute seule. Jésus voulait au contraire que je vienne à lui avec mon problème, car il est le seul qui peut faire le genre de changement de cœur dont j’avais besoin.
Au fil du temps, Jésus m’a montré que je croyais dans beaucoup de choses fausses. Je croyais que j’avais besoin de gagner la faveur de Dieu en étant bonne. Je croyais que je n’intéressais personne et que personne ne me protégerait. Je croyais que mes besoins n’étaient pas dignes d’intérêt. Je croyais que je ne méritais pas d’être aimée et protégée.
Mon interprétation enfantine de la parole de Dieu m’a occasionné des souffrances qui n’étaient pas nécessaires. Je comprends maintenant que quand une parole de l’Écriture ne me paraît pas apporter une bonne nouvelle, c’est que je ne l’ai probablement pas bien comprise. Si je me retrouvais avec Jésus pendant mon enfance, nous aurions eu ce genre de conversation:
«Je déteste mon frère!»
«Oui, je sais. Je suis content que tu me le dises.»
«Tu veux dire que c’est OK?»
«Non, ce n’est pas OK, mais tu es OK avec moi. Raconte-moi ton histoire. Je t’écoute.»
Et je raconterais avec des sanglots et des pleurs toutes les peines, toute la colère et tous les sentiments d’impuissance, en sachant qu’il me croirait et qu’il me comprendrait.
«Ce que ton frère a fait est mal. Tes parents auraient du l’en empêcher.»
«Sniff…»
«Je suis désolé que cela te sois arrivé. Je t’aime.»
«Sniff.»
«Et tu sais aussi que c’est mal de haïr. Tu dois l’admettre et abandonner cette haine. Je t’ai pardonnée. C’est maintenant à ton tour de lui pardonner, sinon la haine te mangera. Il te faudra du temps pour pardonner. Quand tu sera décidée, je ferai en sorte que cela devienne possible. Penses-y. À très bientôt!»
Encouragée et fortifiée, je pourrais alors revenir à ma haine, faire face à la vérité sur mon compte, confesser et être pardonnée, puis abandonner cette haine. C’est ce que rend possible l’amour et le pardon de Christ: regarder en face l’ampleur de notre laideur, sans perdre un instant l’assurance de l’amour et du pardon de Dieu.
J’ai confronté mon frère des années plus tard. Il faut mettre à son crédit qu’il a reconnu ses tords et exprimé de sincères remords pour les souffrances que ses actes m’avaient causée. Mais j’avais déjà à ce moment-là dévoilé et laissé aller presque toutes mes peines les plus douloureuses. C’était bon d’entendre sa confession, mais nous aurions pu avoir choisi de l’éviter. De toute façon, j’aurais eu besoin de lui pardonner.
Mon frère ne me maltraite plus du tout maintenant. Nous sommes amis. Il arrive pourtant que je doive me défendre de lui. Il est souvent importun, car il va au-delà des limites raisonnables. Je dois lui exprimer ces limites: «Non, tu ne dois pas faire ceci. Non, je ne permets pas cela. Éloigne-toi. Fais-moi plus de place.» Ce n’est bon ni pour lui, ni pour moi, ni pour notre relation de laisser son comportement me mettre en colère.
Avez-vous ou êtes-vous en ce moment maltraitée? Êtes-vous pleine de rage, de colère, d’amertume et de rancœur? Si c’est le cas, sachez qu’avec Jésus, il est possible de guérir. La première étape de ce processus de guérison est d’accepter Jésus-Christ comme votre Sauveur et Seigneur en entrant en relation personnelle avec lui.
Vous pouvez recevoir Christ dès maintenant par la foi, au moyen de la prière.
Prier, c’est tout simplement parler à Dieu. Dieu connaît votre cœur, et il est plus soucieux de l’attitude de votre cœur que des mots que vous utilisez. Voici une prière que nous vous suggérons :
Seigneur Jésus, je veux te connaître personnellement. Merci d’être mort sur la croix pour mes péchés. Je t’ouvre la porte de ma vie et je te reçois comme Sauveur et Seigneur. Prends la direction de ma vie. Merci de pardonner mes péchés et de me donner la vie éternelle. Fais de moi la personne que tu veux que je sois.
Cette prière exprime-t-elle le désir de votre cœur? Vous pouvez la prier dès maintenant, et Jésus-Christ viendra dans votre vie comme il l’a promis.
Une vie nouvelle
Si vous avez invité Jésus-Christ à entrer dans votre vie, remerciez souvent Dieu à ce sujet. Remerciez-le également parce que Christ ne vous abandonnera jamais et parce qu’il vous a donné la vie éternelle. Alors que vous en apprenez plus sur votre relation avec Dieu et combien il vous aime, vous vivrez la vie pleinement.
moi mon frere c’est un conard et mon pere aussi !!!
Non, Non et NON .
Je ne pourrais jamais pardonner ce que l’ on m’ a fait durant ma petit enfance, JAMAIS et même si cela me promet à l’ enfer le plus sombre, le plus brûlant de haine et c’ est tout .
Comment pardonner à une personne qui m’ a tapée, qui m’ a dit que je portais la poisse ? Comment pardonner à deux personnes qui m’ ont littéralement POURRI la vie ?
Etant petite, je m’ arrachais les papilles gustatives avec mes dents, et je m’arrachais même la peau du front avec mes ongles, est-ce normal ? Non .
Si j’ ose aborder ce sujet avec ma mère, elle me dit que c’ est moi qui choisi de m’ infliger ces choses, mais si je me les infliges, ces choses, ça veut bien dire que j’ ai eu mal, que j’ ai souffert et bien souffert durant mon enfance …
Encore une fois, je ne pardonnerais JAMAIS JAMAIS JAMAIS JAMAIS à ce connard de frère et à ce connard de père de m’ avoir fait mal … Ce sont tous des connards, des cons, des PUTES et c’ est tout … -_-
Bonjour Colombe, je suis vraiment désolée pour ce qui t’es arrivé pendant ton enfance, et je comprends ta colère et ton désir de punir ces personnes qui t’ont fait si mal. C’est une vraie souffrance ce que tu as vécue. Mais le problème pour la victime dans cette situation est que le refus de pardon lui fait encore plus souffrir. Il est bien possible que ton père et ton frère ignorent cette amertume, ou bien, que cela les laisse indifférents. Mais toi, malheureusement tu continues à payer par ta souffrance. Je me demande si ce n’est pas la personne qui arrive à pardonner qui est finalement libérée de la situation. Voici un bel témoignage d’une personne qui avait toutes les raisons de garder sa colère, mais qui a choisi le pardon. http://pouvoirdechanger.com/decouvrir/foi/phan-thi-kim-phuc/