Avant le mariage, lorsque vous avez pensé au sexe avec votre futur partenaire, avez-vous songé à combien de reprises vous lui diriez « non »?

Je connais quelques personnes qui ont décidé avant le mariage de ne jamais refuser les avances de leur partenaire et qui ont tenu leur promesse. Mais la plupart d’entre nous ont dit « non » beaucoup plus souvent que nous aurions pensé possible (ou désirable). Peut-être disons-nous « non » gracieusement, en paroles; peut-être disons-nous « non » par nos attitudes ou notre langage corporel; peut-être le disons-nous en portant certaines tenues ou en allant nous coucher beaucoup trop tôt. Nous devenons très habiles à trouver des moyens innovateurs de refuser les relations sexuelles.

Quelle vision du sexe la Bible nous offre-t-elle? Devrions-nous toujours dire oui? Devrions-nous toujours acquiescer aux avances de notre partenaire? Quelle est la volonté de Dieu dans tout ça?

Si vous êtes chrétiens, vous connaissez probablement ce passage en 1 Corinthiens 7 : « Ne vous refusez donc pas l’un à l’autre. Vous pouvez, certes, en plein accord l’un avec l’autre, renoncer pour un temps à vos relations conjugales afin de vous consacrer davantage à la prière, mais après cela, reprenez vos rapports comme auparavant. Il ne faut pas donner à Satan l’occasion de vous tenter par votre incapacité à dominer vos instincts. »

Selon ce passage, quand est-ce permis de décider ensemble de renoncer aux relations sexuelles? En plein accord l’un avec l’autre, pendant un certain temps seulement, pour nous consacrer davantage à la prière. Mais enlevez cette exception, et vous trouverez un commandement très clair : « Ne vous refusez donc pas l’un à l’autre […] Il ne faut pas donner à Satan l’occasion de vous tenter ».

Si je le comprends bien, ce commandement n’interdit pas un refus occasionnel exprimé avec amour. Il s’agit plutôt de ne jamais rejeter notre partenaire. La distinction est importante. L’incapacité à avoir des relations sexuelles n’est pas l’équivalent d’un rejet. Il est possible de demander à son partenaire d’attendre 24 heures sans communiquer un rejet quelconque. Mais ce qui est péché, et ce qui peut être une source de tentation, c’est de rejeter l’autre; c’est de refuser de l’accueillir ou de l’aimer. Il est possible de refuser les avances de notre partenaire de temps à autre sans lui refuser notre amour. Parlons donc du rejet, et voyons ensemble les effets du rejet.

Le rejet et notre cœur

Les êtres humains sont égoïstes; nous sommes égoïstes. Nous savons que Dieu nous demande de considérer notre partenaire comme plus important que nous-mêmes, nous savons que Dieu veut que nous aimions notre partenaire autant que nous-mêmes, mais notre tendance naturelle est de penser à nous-mêmes en premier. Souvent, notre amour pour nous-mêmes est plus fort que notre amour pour l'autre. Parfois nous rejetons ses avances, non parce que notre corps est épuisé ou parce que la journée a été difficile, mais bien parce que notre cœur s’est refroidi et nous ne voulons plus manifester notre amour que ce soit physiquement ou autrement : il s’agit alors d’un rejet, d’un refus d’aimer.

Qu’est-ce qui se passe dans notre cœur si nous persistons à refuser les avances de notre partenaire égoïstement, par manque d’amour? Je crois que nous devenons amers et que notre cœur s’endurcit de plus en plus. 

Laissez-moi expliquer d'un point de vue féminin. J’ai parlé récemment à plusieurs amies de ce qui se passe dans notre cœur lorsque nous disons « non » à notre mari par manque d'amour pour lui. Nous étions toutes d’accord pour dire que nous nous sentons alors coupables, et cela ne fait qu'empirer notre relation avec notre mari. Voici plus ou moins notre train de pensée : « Je devrais faire l’amour avec lui ce soir, mais je ne veux pas. Il devrait se rendre compte de ma fatigue. C’est de sa faute; jamais il n’aurait dû me le demander. Comment ose-t-il me traiter ainsi? » Nous cherchons à justifier notre égoïsme en rejetant le blâme sur lui. Si nous ne confessons pas rapidement ce péché du cœur, l’amertume prend de l’ampleur. Certes, il existe des raisons valides de ne pas vouloir ou de ne pas pouvoir avoir des relations sexuelles un certain soir. Mais lorsque le motif de notre refus est une mauvaise attitude, il y a un problème. Dieu nous appelle à nous aimer et à nous servir l'un l'autre. Cet appel va bien plus loin que l'accomplissement de nos tâches ménagères respectives. Dieu veut vraiment qu'une attitude d'amour mutuel et d'harmonie se manifeste dans notre couple.

Si nous rejetons les avances de notre partenaire par manque de pardon, par colère, ou par manque d'amour, il faut retourner de plein cœur vers Dieu en l'invitant à nous pardonner et à nous remplir de son Esprit de sorte que nous puissions vivre l'unité de l'Esprit dans le couple. Dieu nous demande de régler le problème à la base de ce manque d'harmonie au plus vite pour qu'une attitude d'amour mutuel se manifeste de nouveau. 

Un cœur rempli de l'amour de l'Esprit trouvera beaucoup de joie à se donner à l’autre. L’attitude mène à l’action! Il ne faut pas oublier que des relations sexuelles satisfaisantes et régulières nous font du bien à tous les deux! Elles nous permettent d’approfondir notre intimité, ce qui est la volonté de Dieu. Notre couple a besoin de ces moments intimes pour demeurer stable et sensible à la volonté du Père, et l'Esprit est là en nous pour nous rendre capables de nous aimer dans ce domaine comme dans tous les autres.


Source de la photo : Afif Ramdhasuma sur Unsplash