J’ai grandi dans une église relativement traditionnelle. Chaque dimanche je récitais un credo comprenant la phrase « Je crois en l’Esprit-Saint ». En réalité je ne savais pas en qui je prétendais croire, et je n’ai aucun souvenir d’avoir reçu des enseignements au sujet du Saint-Esprit dans cette église. Je savais qu’il y avait Dieu le Père au ciel, que Jésus était son fils unique, et qu’avec l’Esprit, ils composaient la Trinité, mais qui était cet Esprit mystérieux et quel était son rôle?

Pendant beaucoup d’années, ma réponse était, « Je ne sais pas ; il n’est qu’un principe théologique abstrait ; il ne joue aucun rôle dans ma vie. »  Tout ce que je savais, c’était que les chrétiens devaient professer leur foi en son existence. Plus tard, lycéenne, j’ai vécu une crise de la foi qui a exigé une décision de ma part. Allais-je me limiter à une foi simplement intellectuelle, croyant dans l’existence d’un Bon Dieu, un Dieu d’amour, qui avait envoyé son Fils pour mourir afin de payer la dette de mes péchés, sans me fier personnellement à ce qu’il avait fait pour moi? 

À l’époque, je connaissais Jésus comme je connaissais George Washington. J’avais lu des documents historiques, je savais qu’il existait, et j’avais compris le rôle important qu’il avait joué dans le passé, mais cette connaissance ne changeait rien. Au fond de moi, Dieu m’effrayait : j’avais peur de ce qu’il allait me demander de faire si j’osais lui confier ma vie. Mais un jour j’ai lu ce passage dans Romains 8. 32 : « Lui qui n’a même pas épargné son propre Fils, mais l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui? »  C’était un moment de vérité. Si Dieu n’a pas épargné son propre fils pour moi, comment était-il possible qu’il ne fasse pas ce qui était le mieux pour moi? Comment résister un Dieu qui m’aimait autant? Je me suis donc abandonnée à lui.

Peu après, j’ai appris que lorsque j’ai confié ainsi ma vie à Jésus, il est venu m’habiter par son Saint-Esprit.

Ma lecture de la Bible m’a aidée à comprendre ce que cela signifiait.

En lisant l’Ancien Testament, j’ai découvert que Dieu était présent au milieu de son peuple. Sa présence résidait d’abord dans le tabernacle, un lieu de culte temporaire. Les juifs voyageaient avec le tabernacle dans le désert après l’exode d’Égypte, alors qu’ils étaient en route vers la Terre promise. Plus tard, le roi Salomon a construit un temple pour remplacer ce tabernacle. Ce temple était alors la résidence permanente pour la présence de Dieu, mais seulement les prêtres avaient le droit d’entrer dans le sanctuaire, et seul le souverain sacrificateur pouvait entrer dans le Saint des Saints, et cela, seulement une fois par année.

Mais Dieu a parlé à son peuple d’un jour qui viendrait : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit et je ferai de vous des gens qui vivent selon mes lois et qui obéissent à mes commandements pour les appliquer » (Ézéchiel 36.26-27).

Quelle promesse incroyable! Au lieu de résider dans une structure faite par l’homme, Dieu allait venir résider dans le cœur de son peuple.

Cette promesse a été accomplie par Jésus.

Dans le Nouveau Testament, nous voyons Jésus prendre sur lui notre humanité et vivre parmi nous. Il était pleinement humain et pleinement Dieu. Un de ses noms, Emmanuel, veut dire « Dieu avec nous ». En Jésus, nous voyons clairement Dieu tel qu’il est — son amour, sa compassion, sa justice. Juste avant d’aller à la croix, Jésus a annoncé à ses disciples qu’il les quittait, mais qu’ils ne devraient pas s’inquiéter parce qu’il leur enverrait l’Esprit : « Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans la vérité tout entière, car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il aura entendu, il le dira, et il vous annoncera les choses à venir. Il manifestera ma gloire, car il puisera dans ce qui est à moi et vous l’annoncera » Jean 16.13-14.

Jésus a appelé l’Esprit le Consolateur, l’Esprit de vérité, l’Avocat. Jésus avait vécu auprès de ses disciples pendant 3 ans, mais après son ascension il allait vivre en eux par son Esprit. I Corinthiens 6.19 le dit : « Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes. »

Galates 4.6-7 décrit notre nouvelle relation avec l’Esprit ainsi : « Puisque vous êtes bien ses fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie “Abba”, c’est-à-dire “Père”. Ainsi donc, tu n’es plus esclave, mais fils, et, puisque tu es fils, tu es héritier des biens promis, grâce à Dieu. » Le jour où j’ai accueilli Jésus comme Sauveur et Roi, j’ai reçu son Esprit, qui fait sa demeure en moi pour l’éternité, me rassurant de sa présence en moi, et me donnant ce cri de cœur, « Abba (Papa), Père »!

Depuis ce jour, l’Esprit est à l’œuvre en moi :

Mais chaque jour, mon expérience de cette nouvelle vie, de cette vie en abondance, dépend de combien je me fie à Jésus et à sa présence en moi.

Éphésiens 5.18 nous dit, « Ne vous enivrez pas de vin — cela vous conduirait à une vie de désordre — mais laissez-vous constamment remplir par l’Esprit ».

Comment devient-on ivre? Il suffit de continuer à boire. Jésus nous dit de boire continuellement de son Esprit. « Le dernier jour de la fête, le jour le plus solennel, Jésus se tint devant la foule et lança à pleine voix : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que celui qui croit en moi boive. Car, comme le dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive jailliront de lui. En disant cela, il faisait allusion à l’Esprit que devaient recevoir plus tard ceux qui croiraient en lui » (Jean 7.37-39).

Avez-vous soif? Moi oui. J’aime cette invitation, « Viens à moi et bois! »  Dieu nous offre beaucoup plus que la lutte, la honte, le découragement, le manque de direction, la frustration et la défaite qui est le lot de tant de chrétiens.

Dès que nous devenons chrétiens, son Esprit vient nous habiter. Il désire nous remplir continuellement. Mais que signifie être rempli de l’Esprit? C’est vivre pleinement pour Christ, jour après jour, moment par moment, en nous fiant à sa provision parfaite. C’est choisir de vivre constamment dans sa présence, en confessant nos péchés dès que nous en devenons conscients et en croyant qu’il lui vit sa vie à travers nous.

Romains 8.5-6 dit, « En effet, les hommes livrés à eux-mêmes tendent vers ce qui est conforme à l’homme livré à lui-même. Mais ceux qui ont l’Esprit tendent vers ce qui est conforme à l’Esprit. Car ce à quoi tend l’homme livré à lui-même mène à la mort, tandis que ce à quoi tend l’Esprit conduit à la vie et à la paix. »

Comme disait l’évangéliste D. L. Moody, nous sommes des vaisseaux qui fuient. Nous avons continuellement besoin de nous vider de tout ce qui est péché en confessant les attitudes et les actions qui déplaisent à Dieu pour nous abandonner de nouveau à l’Esprit, en recevant par la foi ce qui nous appartient déjà à titre d’enfants de Dieu.

Chaque jour, chaque moment, j’ai un choix. Vais-je dépendre de ma force et répondre d’une manière purement humaine? Vais-je revendiquer mes « droits »? Le droit de me mettre en colère, d’être anxieuse, de me plaindre, d’avoir ce que je veux? Ou bien, vais-je dire à Jésus, « Il y a une partie de moi qui veut rester anxieuse/fâchée/amère/troublée (vous pouvez terminer la phrase comme vous voulez). Mais ce que je veux vraiment, c’est vivre selon ton Esprit. Viens changer mon cœur et me donner le désir et la capacité de répondre comme tu veux. Viens vivre ta vie à travers moi. » Pour ensuite marcher avec lui et lui obéir avec confiance.

**Voici une simple prière qui exprime le désir de marcher par l’Esprit : **

Merci, Dieu, de m’avoir donné ton Esprit. Merci de demeurer en moi. Grâce à ta présence gracieuse, je ne suis plus obligée de répondre de manière tout humaine. Je veux être entièrement à toi. Montre-moi ces domaines où je ne vis pas en accord avec ta volonté. Merci de me pardonner ces péchés et de me délivrer de leur pouvoir afin que je puisse accomplir ta volonté par ta puissance. Je soumets ma volonté à la tienne et je reçois la plénitude de ton Esprit par la foi. Viens vivre ta vie à travers moi, et manifeste ton fruit en moi. Amen.

Au début, il était très facile pour moi d’oublier que Dieu vit en moi et qu’il me permet de lui obéir moment par moment. Mais au fil des années, en me rappelant jour après jour de ces grandes vérités, je suis devenue de plus en plus consciente de sa présence puissante en moi et de sa capacité de me changer et de me guider quand je lui fais confiance. Lentement, j’ai grandi dans ma capacité de me voir comme il me voit : son enfant précieux, uni à lui à jamais, capable de l’aimer et de le servir parce que son Esprit me donne le désir et la capacité de le faire quand je lui fais confiance.


Source de la photo : Etienne Desclides