Comment savoir si nous faisons preuve de l’humilité dans nos relations? Ce fruit de l'Esprit se manifeste de plusieurs manières.

Reconnaître nos faiblesses et nos points forts.

Certaines personnes pensent que l’humilité c’est mal accepter ce que l’on est ou dédaigner ses réalisations. Mais avoir une mauvaise image de soi, ce n’est pas être humble, c’est penser que nous ne valons pas grand-chose. S’il vous est déjà arrivé de complimenter quelqu’un pour un bon repas ou une superbe soirée et que sa réponse était, « Ah, ce n’est rien du tout, tout le monde pourrait en faire autant », il s’agissait sans doute de fausse humilité ou de dénigrement personnel.

La vraie humilité, au contraire, c’est une perception exacte de ses faiblesses et de ses forces. L’humilité tempère notre envie de nous vanter de nos dons ou de nous abaisser à cause de nos défauts.

Mettre l’autre de l'avant

Prenons l'exemple de Ron et Hannah, un couple ordinaire. Il y a six ans, Hannah a eu un cancer et a subi une opération. A ce moment là, ils connaissaient des difficultés financières car l’emploi de Ben n’était pas à plein temps.

Hannah dit, « Je n’oublierai jamais quand je suis rentrée à la maison après l’opération. Lorsque les finances n’étaient pas bonnes et que j’allais devoir arrêter de travailler, Ben subissait beaucoup de stress ne sachant pas ce qui allait m’arriver. Malgré la pression financière et la situation de travail, je n’oublierai jamais lorsque je suis rentrée à la maison après l’hôpital. Comme il savait que je rentrais, il avait repeint notre chambre d’un beau vert foncé. Il n’a laissé personne me téléphoner ou me déranger. Il s’est simplement occupé de moi. Il a tout laissé de côté. Il savait que ça me ferait du bien. »

Ben aurait pu être distant face au stress de la maladie de Hannah et de sa situation précaire au travail, mais il a choisi de mettre les besoins de Hannah en premier.

Ben et Hannah ont tissé des actes similaires de gentillesse tout au long de leur mariage pendant des périodes moins difficiles aussi. Ils ont choisi de faire des petites choses comme faire couler l’eau du bain de l’autre, sortir la poubelle, ouvrir la portière de la voiture, préparer le repas.

Accepter les conseils l’un de l’autre

Àquand remonte la dernière fois que vous avez demandé des indications alors que vous étiez perdu?

L’orgueil, considérée pendant longtemps comme l’un des sept péchés capitaux, est l’antithèse de l’humilité. Étrangement, les personnes qui font preuve d’orgueil croient qu’elles sont sans péché. Elles ont aussi l’impression d’être plus douées que les autres et qu’elles méritent des honneurs qu’elles n’ont pas gagnés. Certaines accomplissent de grandes choses dans leur travail ou dans leur vie d’église, et attribuent leur succès à leur mérite et non pas à Dieu ou à l’aide des autres. Il n’est pas surprenant que les personnes orgueilleuses acceptent rarement les conseils des autres. Pourquoi le feraient-elles puisque le monde leur appartient et que le monde est en dette envers elles?

Alors que Ben n’était pas particulièrement orgueilleux, il n’acceptait pas les conseils de Hannah concernant son emploi. Ben voulait absolument gagner sa vie en créant des meubles et il y mettait toute son énergie. Mais son affaire n’allait pas très bien. Alors Hannah a été obligée de reprendre son travail. Ils se disputaient à se sujet mais Ben s’obstinait. Finalement, Hannah a abandonné.

Les amis de Hannah lui disaient qu’elle devait confier Ben et la situation à Dieu. Ils savaient que Dieu allait pourvoir à leurs besoins. Hannah se souvient : « J’ai donc simplement laissé Ben faire ce qu’il voulait ». « Je lui ai dit ‘ok, vas-y et voyons ce qui découlera de tout ça’, c’était difficile pour moi, mais c’était ce qui était mieux. J’aurai dû faire cela il y a six ans. J’ai abandonné la bataille et je l’ai laissé faire ce qu’il pensait juste pour nous ».

Hannah aurait pu continuer à se battre et à se disputer avec Ben à coup de conseils, mais Ben se serait braqué encore plus. L’humble attitude de Hannah sur le rêve de son mari a fait toute la différence.

Admettre que l’on a tort

Les personnes humbles savent bien quand elles ont blessé quelqu’un et l’admettent. Elles acceptent la responsabilité de leurs actions, notamment dans des situations de conflit.

Vincent Jeffries, qui étudie l’humilité, dit « sans humilité, c’est très difficile pour des individus d’admettre un échec et la nécessité de changer, ce qui peut rendre le conflit difficile à gérer ».

Le père de Hannah ne lui avait pas donné ce genre de modèle. Son père était un conseiller, un homme important dans l’église. Il faisait le fanfaron, parlait avec assurance et cherchait à contrôler les autres. « Mon père était un rêveur » disait Hannah, « il voulait devenir le maire ou une personne connue et il disait toujours qu’il dirigerait l’église. Mon père cherchait la bagarre. Lorsqu’il est entré au comité, il a mené bataille. Il marchait toujours sur les autres, sur les chrétiens ».

Le père de Hannah représente le vantard que tout le monde peut reconnaître. Nous ne sommes pas surpris lorsque ce genre de personne nie leur mauvaise action et minimise le mal qu’elles ont causé. Ces personnes sont facilement sur la défensive. « Tu ne devrais pas ressentir cela… je n’ai pas voulu te faire du mal! » gronderont-ils.

Les personnes humbles reconnaissent leurs torts et la douleur que cela a causé, même si ce n’était pas intentionnel.

Certaines personnes pensent que s’elles n’ont pas agit méchamment ou par oubli intentionnel, elles ne devraient pas admettre leur faute. Une telle façon de penser peut nous faire traverser la vie en abandonnant inconsciemment de nombreuses personnes dans notre sillage. Si vous marchiez accidentellement sur le pied de l’épouse du Président, diriez-vous avec dédain : « je ne l’ai pas fait exprès, alors ce n’est pas grave! ».

Donner et recevoir le pardon

Lorsqu’il y a souffrance dans un mariage, deux choses devraient se produire. Le responsable devrait le reconnaître et demander pardon, et la personne qui est blessée doit proposer le pardon. Lorsque nous n’envisageons pas le pardon, la souffrance se transforme en colère, en ressentiment et éventuellement en rage.

Récemment, Ben et Hannah étaient supposés assister aux funérailles d’un homme de leur église. Ben était responsable de la programmation des activités et a dit à Hannah qu’ils iraient en voiture à l’église après son rendez-vous chez le docteur. A midi, Hannah a reçu un appel téléphonique de Ben. Il avait fait une erreur, l’enterrement était à 11 heures et il était trop tard. « Il se sentait vraiment mal » disait Hannah, « car il s’agissait de quelqu’un que nous connaissions bien. J’aurai pu lui dire “Comment as-tu pu être aussi stupide?” cela aurait été arrogant de ma part. J’ai éprouvé de l’empathie pour lui et lorsque nous sommes rentrés à la maison, nous nous sommes étreints et avons pensé qu’il n’y avait plus rien à faire. »

La réponse de Hannah reflète la pensée d’Everret Worthington, un conseiller conjugal chrétien : Il pense que le processus de pardon commence par l’empathie et se termine par une démonstration publique d’engagement. Premièrement, nous avons de l’empathie pour les personnes qui nous ont heurtés (en reconnaissant que nous aurions pu faire la même chose et l’avons déjà fait!). Puis, nous pardonnons dans notre cœur le mal qui a été fait. En dernier lieu, le changement dans notre cœur a besoin d’être verbalisé ou concrétisé par un geste d’amour ou, comme pour Ben et Hannah, en se tenant la main lorsque l’on prie. « Se tenir la main tue le conflit », dit Ben « et en supposant que vous priez au moins deux fois par jour, vous ne pouvez être fâché plus de 12 heures de suite! ».

Ne pas jubiler ou critiquer lorsque vous avez raison

Rares sont ceux qui apprécient les je sais tout et encore plus rares sont ceux qui apprécient les je sais tout qui ont raison. Comparez « Voilà le restaurant. Je suis heureuse que nous l’ayons trouvé » avec « eh bien, je t’avais bien dit que c’était à cet endroit! ». Ben repense au nombre de fois où il a eu raison et a choisi de ne pas jubiler. Ben dit, parfois, alors que nous partons en voiture je dis ‘c’est par ici’ et elle dit ‘c’est par là’. S’il s’avère que j’ai raison, alors je ne dois pas en faire tout un plat, je ne devrais pas, car je l’abaisserai. Si j’ai tort, j’espère qu’elle n’en rajoute pas ».

Ben a raison. Comment voudrions-nous être traités lorsque nous avons fait une erreur? Nous n’aimons pas être dépréciés. Nous voulons être respectés même lorsque nous avons tort.

Une étude portant sur 70 couples mariés révèle que plus les époux sont humbles, plus ils sont satisfaits dans leur mariage. Surprise!

Ben et Hannah semblent satisfaits de leur mariage. Ils disent que l’humilité c’est plus de l’action que des paroles. Nous le prouvons dans les petites choses. Faites-vous preuve d’humilité? Quelles sont les affirmations que vous pourriez cocher?

- Je suis capable de faire objectivement la part entre mes points positifs et négatifs - Je place souvent l'autre avant moi au travers de petites actions - J’accepte les conseils de l'autre sur différents sujets ou problèmes - Je reconnais mes torts - J’accepte les excuses de l'autre et lui pardonne - Je réponds avec grâce lorsque j’ai raison et que l'autre a tort.


Source de la photo : Jenn Richardson sur Unsplash